Cinéma, Paris Stalingrad - Critique
Synopsis :
Paris, été 2016. Des hommes et des femmes arrivent du Soudan, d’Éthiopie, d’Érythrée, de Somalie, de Guinée, du Nigéria, d’Afghanistan, d’Iran, du Pakistan, avec l’espoir d’échapper à la guerre et aux conflits ethniques qui déchirent leurs pays. À leur arrivée ils n’ont pas d’autre choix que de dormir à la rue. Ils se regroupent sur des campements de fortune autour du métro Stalingrad.
Comme le souligne la réalisatrice :
"En racontant l’histoire de Souleymane, adolescent de 18 ans, réfugié du Darfour, je retrace aussi l’histoire récente du parcours infernal des exilés dans Paris. Torturé par les milices soudanaises, mis en esclavage par des bandes armées dans les mines d’or au Tchad et au Niger, enfermé dans les prisons libyennes, jusqu’au jour de sa traversée clandestine et de son sauvetage en Méditerranée, l’odyssée de Souleymane Aura duré cinq longues années. L’écriture poétique lui donne la force de rester en vie et de surmonter les violences subies tout au long de son périple.
Grâce à un tournage au long cours, je reconstitue dans le film une géographie parisienne de l’exil. En suivant Souleymane, on découvre la vie du quartier Stalingrad, laquelle est indéniablement changée par la présence des exilés : les campements de rue, les interminables files d’attente devant les administrations, les descentes de police, mais aussi la mobilisation de certains habitants du quartier pour les soutenir. Ma caméra témoigne de la transformation d’une ville. À chaque étape de la vie de Souleymane, je mesure combien Paris se ferme aux étrangers".
C'est au travers du destin et du parcours de Souleymane, qui a quitté très jeune son pays, que l'on suit la réalisatrice qui nous montre les campements, les journées de ces hommes et de ces femmes ainsi que ces gens de toutes les associations qui cherchent à les aider en leur trouvant un logement, un travail, en tentant de leur obtenir des papiers.
La voix off douce et calme contraste avec les violences que peuvent avoir les échanges verbaux de la police et de ces immigrés, voire plus.
La couleur pensée pour le tournage, comme pour le cas de ces personnes, est grise, triste et Paris ne ressemble pas à Paris.
Les poèmes de Souleymane viennent compléter les moments où les non-dits veulent tout dire.
Chaque spectateur, de gauche, de droite, ou d'autres idées politiques, ressortira avec sa propre idée après avoir visionné ce documentaire.
© Les Films du Sillage – Echo Films, 2019
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