Comme de nombreux films en ce moment, Green Boys ne sortira pas au cinéma, mais en VOD à compter du 6 mai 2020.

Réalisé par Ariane Doublet, ce documentaire nous montre l'amitié qui peut se créer entre êtres humains et ce que ces derniers peuvent s'apporter mutuellement.

Green Boys pourrait être un "Petit Prince" du Millénaire de l'exil. Alhassane, 17 ans, a quitté la Guinée et arrive seul en France après un éprouvant périple. Accueilli dans un village en Normandie, il rencontre Louka, 13 ans. Entre les deux garçons une amitié naît et s’invente jour après jour. Ce qui les sépare les lie tout autant que ce qui les unit. Durant l’été, ils construisent une cabane sur la falaise qui surplombe la mer. Comme une zone de liberté, elle sera un lieu secret de l’enfance et le refuge des blessures.

Les deux adolescents, qui vont être les personnages centraux du film, bien qu'ayant une petite différence d'âge, venant de lieux différents et ne se connaissant pas, vont vite s'apprivoiser et une réelle connivence va s'établir entres eux.

Alhassane est un très jeune immigré, qui a déjà vécu de nombreuses choses. Il va rapidement s'intégrer à ce village et se lier à Louka et lui raconter son histoire.

Mutuellement ils vont s'apporter des choses, des idées. Louka va lui apprendre la vie dans la nature française, le cri de certains oiseaux, etc... tandis qu' Alhassane va lui conter la manière de vivre dans son pays et ensemble ils vont construire une case typique de Guinée.

Rien de superflu dans ce documentaire assez émouvant, qui donne presque envie parfois de se trouver avec eux là bas. Comme coupé du monde, ils croisent quelques personnages toujours bienveillants.

Les images sont belles, la nature normande paraît loin de tout. Comme le dit la réalisatrice :

"...Je ne voulais pas sortir du creux de la valleuse qui se trouve en bas de chez moi. Le film raconte une parenthèse, à l’écart des violences de la société. Cette vallée est connectée à mon enfance. C’était mon jardin secret. J’y ai construit moi-même des cabanes. J’avais un grand plaisir à partager cela des années plus tard avec Alhassane et Louka. On a tourné au mois d’août et il n’y avait personne. C’est un endroit encore assez sauvage.

Les animaux, la nature sont très présents dans le film. Il y a un renard, des buses, des lapins que peuvent observer les garçons. Ce lieu permet une renaissance..."

Ce film qui nous ramène à l'authentique, à la simplicité, est tellement d'actualité en ce moment. Pas de chichis, de superflus, un film tendre, calme, vrai, sans oublier en toile de fond l'immigration, mais cette fois ci abordée de manière plus subtile et non violente.

Cette rencontre inattendue, presque improbable, a eu lieu et nous offre un pur moment de complicité.

Alhassane aura beaucoup appris auprès de Louka, et vice-versa. Il reprendra sa route vers d'autres horizons, ce moment l'aura fait grandir, sa vie ne fait que commencer et il sait qu'un ami sera toujours présent pour lui si besoin.

Crédits photos et vidéo : JHR Films

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