à novembre 18, 2019

Cinéma, les éblouis de Sarah Suco - Critique

novembre 18, 2019 2 Comments

Les éblouis est le premier film de Sarah Suco, que l'on connaît plus comme actrice (Guy, Les invisibles, Place Publique, Joséphine s'arrondit....). Inspiré de sa propre histoire, ce long métrage autobiographique est dédié à ses frères et soeurs

Synopsis :

Camille, 12 ans, passionnée de cirque, est l’aînée d’une famille nombreuse. Un jour, ses parents intègrent une communauté religieuse basée sur le partage et la solidarité dans laquelle ils s’investissent pleinement. La jeune fille doit accepter un mode de vie qui remet en question ses envies et ses propres tourments. Peu à peu, l’embrigadement devient sectaire. Camille va devoir se battre pour affirmer sa liberté et sauver ses frères et sœurs.

Céleste Brunnquell est exceptionnelle. Une grande maturité émane de ce petit bout de femme. Tout en ayant une part mystérieuse, elle dégage beaucoup par son regard.

Sa mère est interprétée par Camille Cottin, illuminée, embrigadée dans ce film, elle est méconnaissable. Son père est joué par Eric Caravaca. Bienveillant il se laisse enrôler par sa femme, et par les autres membres, sans broncher.

Quant à Jean-Pierre Darroussin, le Berger, une fois de plus il est juste et trouve là un rôle qui prouve qu'il est réellement un grand acteur du cinéma français.

Cet embrigadement dans lequel va se retrouver plongé la jeune Camille, est terrible. C'est au travers des yeux de la jeune fille que l'on va suivre l'emprise que "Le Berger" va exercer sur ses parents, et de ce fait, sur les enfants aussi.

C'est bien de secte dont il est question ici. Inexorablement, on voit glisser petit à petit cette famille, du moins les parents qui entraînent leurs enfants, dans une communauté régie par des lois. Endoctrinés par une manière de faire ils ne se rendent même pas compte de ce qui se trame.

Camille devra subir les railleries de ces comgagnons de classe, les sourires moqueurs, et c'est à hauteur d'enfant que l'on suivra l'évolution de l'emprise de cette communauté qui va s'exercer lentement jusqu'à dicter la façon de vivre dans cette famille qui n'a rien vu venir. Même plongée au milieu de situations improbables, vues de l'extérieur, continuent d'avoir des oeillères.

Le titre "Les éblouis" est très bien choisi car Camille est éblouie par l'amour qu'elle porte à ses parents qui eux mêmes sont éblouis par les "communautaires". Un film à voir pour s'apercevoir qu'il suffit d'une faille, d'un mot, d'un geste, d'une certaine faiblesse à un moment de la vie, pour se laisser embrigader sans le vouloir.