à novembre 03, 2019

Cinéma, La belle époque de Nicolas Bedos - Critique

novembre 03, 2019 2 Comments

Nicolas Bedos nous avait déjà conquis avec "Monsieur et Madame Adelman". avec "La Belle Epoque" il confirme, et nous livre un film de toute beauté.

Synopsis :

Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine un brillant entrepreneur lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour.

Que dire du casting, celui-ci est haut de gamme. Excusez du peu mais au générique : Daniel Auteuil, Fanny Ardant, Doria Tillier, Guillaume Canet, Denis Podalydès, Michaël Cohen, Pierre Arditi.....

Nicolas Bedos a fait le choix de ne pas se mettre en scène par contre ses acteurs sont mis en valeur et criants d'authenticité.

Qui préférer ? Daniel Auteuil qui est contre le système, en homme d'âge mûr aigri, qui va devoir refaire un tour dans le passé pour évoluer et renaître.... Fanny Ardant, toujours aussi belle. Bien dans son temps, mais peut être pas aussi bien dans sa peau qu'elle veut bien le faire croire... Guillaume Canet impatient, vif, braillard et pourtant qui se cherche.... Doria Tillier sensuelle, fragile et qui se veut libre... et tous les autres !!!

En plus de filmer, en amont Nicolas Bedos a écrit un scénario original et pourtant compliqué car il faut arriver à suivre tous ces personnages.

Il a cette patte bien reconnaissable, une écriture avec un scénario parfois sarcastique mais aussi empli de touches d'humour.

Pour le citer il livre beaucoup de lui dans son film :

Sans me prendre pour Marcel Proust, depuis tout petit je développe surtout une peur pathologique de l’érosion des sentiments, l’effacement des souvenirs, tout ça. Il y a une trouille du désamour qui se balade dans mes trois pièces et mes deux films. Je cherche – en vain – des solutions à travers la fiction qui permettraient de recouvrer l’intensité du souvenir. Des astuces susceptibles de réconcilier ces fragments de vie dont nous sommes sous constitués"

Cette façon de filmer qui lui est propre nous transporte. Au travers de ces images on comprend que Nicolas Bedos est un nostalgique, un être sensible et sentimental et qu'il a une grande part de féminité en lui épris d'amour envers les autres.

Une aspiration à retourner dans le passé pour revivre des années en arrière, parce que "c'était mieux avant" nous renvoie à des situations vécues. Sans jamais tomber dans le mélo Nicolas Bedos nous transporte ailleurs et ça fait un bien fou.

L'atmosphère qui règne sur le faux décor dans le film, ainsi que les anciens costumes ne sont pas sans nous rappeler d'autres temps et l'on s'y sent bien. La musique finit d'apporter l'émotion nécessaire à ce long métrage.

On comprend après avoir visionné ce film, pourquoi il a reçu une standing ovation de plus de 8 minutes au dernier festival de Cannes.

Pour ma part gros coup de coeur et j'avoue y être allée de ma ~~petite~~ larme à la fin de la projection. Arriver à procurer des émotions n'est-ce pas déjà avoir réussi son film ?

Un long métrage inattendu, mais un genre attendu depuis longtemps. Nicolas Bedos nous livre une oeuvre magistrale et l'on ne serait pas surpris de le voir nommé aux prochains César 2020.