à octobre 20, 2019

Cinéma, 5 est le numéro parfait avec Toni Servillo - Critique

octobre 20, 2019 Add Comment

Dès sa sortie, la bande dessinée, 5 est le numéro parfait, a été un phénomène d'édition. Publié dans 20 pays, traduit dans 15 langues et récompensé par de nombreux prix internationaux, il est devenu un livre culte, l'un des romans graphiques les plus traduits dans le monde qui a hissé son créateur au rang des plus importants auteurs du genre au niveau international.

Dès le 23 octobre, c'est sur grand écran que l'on pourra découvrir 5 est le numéro parfait, réalisé par Igort pour qui c'est le premier film en tant que réalisateur car ce dernier est plus connu dans le monde de la bande dessinée.

Synopsis :

Peppino Lo Cicero, ex-tueur à gages de la Camorra est fier de son fils qui gravit les échelons du crime organisé. Mais quand celui-ci est froidement tué dans un guet-apens, il reprend du service accompagné de son ami Toto le boucher. Leur quête de vérité va déclencher une spirale de vengeances et de trahisons dans les clans mafieux du Naples des années 70.

Dans le rôle de Peppino, l'ex tueur à gages, on retrouve l'excellent Toni Servillo. Ce fabuleux acteur aborde chaque rôle avec une facilité déconcertante. Tout comme il a su se fondre dans la peau Silvio Berlusconi, ou prêter sa voix pour "La fameuse invasion des ours en sicile", il est exceptionnel dans cette composition.

A ses côtés, la belle Valéria Golino, pour qui l'année 2019 aura été une année riche en films : "Adults in the room", "dernier amour", "Euforia", "Portrait de la jeune fille en feu". Une fois de plus, juste, avec un charme indéniable dans un rôle plus inattendu qu'à l'ordinaire.

Ce film, tout comme un livre ou une BD, est présenté sous forme de chapitres, 5 exactement. Il aura fallu près de 15 ans depuis la première idée d'adapter cette bande dessinée jusqu'à ce que cette BD soit portée à l'écran.

Pour un premier film, on sent qu'Igort est parfaitement à l'aise derrière la caméra. Il sait maîtriser le cadre, les séquences, a fait le choix de couleurs parfaitement sélectionnées alors que la BD est en noir et blanc, et nous propose un univers particulier.

Comme le dit d'ailleurs le réalisateur :

"Mes références pour ma Naples métaphysique ne se trouvaient pas du côté de la bande dessinée, plutôt dans les peintures de De Chirico ou les murs délabrés de Stalker de Tarkovski. J’ai cherché un directeur de la photo qui pouvait travailler comme Aleksandr Kniajinski avec Tarkovski ou Christopher Doyle avec Wong Kar Wai. Quelqu’un qui joue avec la lumière pour créer des compositions picturales. Je l’ai trouvé en la personne du Danois Nicolaj Brüel, qui a notamment éclairé Dogman de Matteo Garrone. Notre complicité a été totale. Nous cherchions les mêmes choses : une certaine profondeur de champ pour montrer la solitude des personnages ; une dimension expressionniste de la ville, un peu comme les cinéastes allemands et autrichiens ont inventé la New York du cinéma noir".

Ce polar noir, très noir, est un excellent film d'action se déroulant de nuit, dans des rues sombres avec des silhouettes qui se dessinent sur les murs. Tout évoque les années 60-70, avec des références au cinéma italien de cette période, que ce soit au niveau de la musique, des voitures, des cosutmes... l

Igort adresse également de nombreux clins d'oeil au cinéma français ou américain, avec l'imperméable de Peppino. A Naples, ville où se déroule l'action, mais aussi à la BD bien évidemment qui a inspiré ce film.

Tout a été intelligemment pensé dans ce long métrage. Que ce soit le choix des rôles secondaires comme celui de Toto le boucher tenu par un superbe Carlo Buccirosso, les costumes, les décors et l'on se trouve plongés dans un film inattendu, surprenant mais plaisant.

5 EST LE NUMERO PARFAIT
Titre original : 5 è il numero perfetto
Adapté de la BD éponyme
Réalisé par Igort
Avec : Toni Servillo, Valeria Golino, Carlo Buccirosso, Laia Forte, Lorenzo Lancellotti, Giovanni Ludeno
Distribué par Nour Films
Genre : Drame
Nationalité : Italie, Belgique, France
Durée : 1 h 46
En salle le 23 octobre 2019