à septembre 05, 2019

Cinéma, L'Insensible d'Ivan I. Tverdovsky - Critique

septembre 05, 2019 1 Comment

Il est intéressant de visionner des films venant de tous les pays. C'est le cas avec l'Insensible du réalisateur russe Ivan I. Tverdovsky qui a déjà livré deux très bons films, Zoologie et Classe à part.

Synopsis :

Denis a grandi dans l’orphelinat où sa mère l’a abandonné. C’est un garçon spécial qui est atteint d’une maladie rare le rendant insensible à la douleur. Un jour, sa mère débarque et l’emmène à Moscou, où celle-ci est associée à un gang de fonctionnaires corrompus qui extorquent de l’argent à des gens riches. Dès lors, il participe à leurs manigances...

Le jeune garçon sur qui tout repose, Denis, est interprété par Denis Vlasenko, qui après avoir étudié le théâtre trouve là son premier rôle au cinéma. Il est tout bonnement formidable et touchant.

Se mère Oksnana, est joué par Anna Slyu. Être mère elle ne sait pas trop ce que cela veut dire et bien qu'à certains moments on sent des sentiments poindre envers son fils, elle ne sera jamais une maman normale.

La première scène, de ce long métrage, celle d'une boîte à bébé, bien que ne durant pas longtemps est très dure et poignante, et l'on comprend que l'on va visionner un film qui ne nous laissera pas de marbre. La dernière est tout aussi émouvante et l'on se doute que ce geste n'est pas près de s'arrêter.

Après quelques moments à l'orphelinat, on retrouve rapidement Denis devenu adolescent. Une fois de plus, le réalisateur a décidé de filmer un jeune garçon ayant une différence, tout comme il l'avait fait dans Zoologie. Cette différence va faire qu'il va justement être rejeté et surtout que l'on va se servir de lui

La corruption qui règne en Russie est montrée dans tous les milieux. Qu'ils soient juges, avocats, policiers, bien qu'on le sache, on voit que tout s'achète dans ce pays et d'ailleurs les scènes durant les auditions peuvent paraître risibles car on sait que le présumé coupable n'aura aucune chance de s'en sortir. Ce genre d'escroqueries, d'après le réalisateur, sont courantes en Russie mais ailleurs également.

Denis est pris entre l'amour qu'il porte à sa mère et tous ces personnages machiavéliques. Alors qu'il est perdu dans cet engrenage, fasciné par sa mère il va se plier à ses desiderata.

Sa mère, intéressée, dénuée d'amour pour ce dernier ne voit en lui que l'argent qu'il peut lui apporter. On ne peut avoir que de l'empathie pour Denis, ce jeune homme qui ne ressent pas la douleur, sauf celle de l'âme.

Un bon rythme, une bonne mise en scène et une lumière parfois surprenante notamment durant les scènes de nuit, font que le temps passe vite.

Ce réalisateur, très prometteur, prouve une fois de plus que l'on peut compter sur lui en nous offrant des oeuvres sortant de l'ordinaire