Mode, défilé Patrick Pham collection automne-hiver 2019-2020
J'ai découvert Patrick Pham, lors du défilé en été 2018, lors de son défilé "4 saisons", et j'avais été assez subjuguée par sa créativité avec sa présentation en janvier dernier avec la collection "Number 8".
Lors de la dernière Paris Fashion Week, ce dernier est revenu présenter La Perle de l’Extrême-Orient
Que ce soit dans « Indochine » ou « L’Amant », « Vien Dong » a
toujours été dans le cœur des Français. Cet amour est à la source de
l’inspiration de Patrick Pham.
En voyageant dans les villages, redécouvrant des tissages, des
souvenirs lointains remontent. Les bagages qu'a ramenés le créateur
sont des chefs-d'œuvre pleins d'ivoire d'artisans originaires d'un pays
lui-aussi profondément amoureux de la France. Le vieux sentiment
français pour l'Extrême-Orient renaît avec une autre histoire
d'amour. Paris, c'est comme rencontrer un vieil ami !
Patrick Pham
présente 29 robes cousues main à partir de matières réputées
fabriquées dans les villages du Vietnam, ainsi que des accessoires
confectionnés à la main par des artisans de Hue, la ville impériale
de la dynastie Nguyen du Vietnam.
« Lanh My A » est un tissage de la soie, teint à partir du fruit
de Diospyros Mollis, connu localement sous le nom de « mặc nưa ». Lanh
My A a été utilisé pour le costume des familles royales du Cambodge,
du Laos et de la Thaïlande, ou comme cadeau de choix pour les riches
familles, les propriétaires terriens et les classes aisées
indo-chinoises. Dans les mains de Patrick Pham,
Lanh My A se transforme en élégance pour des costumes de luxe et des
robes de soirée. La beauté de Lanh My A débute avec le grand soin
porté au cocon de ver à soie, de sorte que chaque ver à soie puisse
extraire les fils les plus sains et les plus nobles. La soie tissée est
soumise à une technique de teinture tout à fait unique qui prend
près de 5 mois. Le tissu doit subir 2 cycles de teinture et un séchage
au soleil et au vent. C’est le savoir-faire secret de la soie noire
Lanh My A, semblable à du cuir, qui malheureusement risque de se
perdre. De nos jours, de nombreux habitants se tournent vers des tissus
plus conventionnels et industriels pour des raisons mercantiles. Il
n’existe plus qu’une poignée d’artisans dans tout le pays qui tentent
de raviver ce secret naturel.
Il était une fois dans l'histoire du Vietnam une belle tisserande
qui avait été choisie pour se marier avec le prince et devenir la
reine. On l'appelait Queen Y Lan. Queen Y Lan est l'une des reines les
plus célèbres et les plus aimées pour l’amour qu’elle portait à son
peuple. Elle est honorée comme l'ancêtre fondatrice du tissage de la
soie en enseignant à son peuple à planter des mûriers, à élever le
ver à soie et à la tisser. Selon la tradition, chaque fille
vietnamienne grandit en sachant tisser, broder et coudre. Les tissus
semblent hériter de leur personnalité et de leur destinée qui semble
tissée de leurs mains d'ivoire. Le tissu et la soie sont en effet le
reflet culturel d’une nation multi-ethnique. Le brocart est un produit unique que les minorités ethniques du
Vietnam transmettent de génération en génération et chacun
caractérise leur culture. Le brocart est un tissu de coton, de lin ou
de chanvre, fabriqué à la main. Les tissus sont teints à partir de
plantes sauvages avec une variété de couleurs : de la plus sombre à
la plus brillante. Le tissu comporte des motifs qui représentent chaque
groupe ethnique de manière unique. Ces motifs sont gravés au cours du
processus de tissage, bien que ceux-ci semblent avoir été brodés en
premier.
Le brocart symbolise la vie locale : rustique, généreux et sauvage. Patrick Pham
en a fait quelque chose d’audacieux en effaçant les frontières
culturelles liées au brocart. Il le mélange à d'autres matériaux
tels que la peau de cheval et la fourrure de bétail. Dans la main de Patrick,
le brocart rappelle le rythme effréné d’une « Tzigane » et le look
sexy d’une « Bohémienne ». C’est la réunion de deux univers : le
brocard rustique et le romantisme de Paris.
Patrick Pham crée
une robe de mariée avec des matériaux innovants : la soie de fleurs de
jacinthe - douce et élégante. Les accessoires en bois de Lilias de
Perse, un matériau bon marché pour la fabrication et la construction
de statues qui soudainement devient un matériau de luxe pour la
fabrication de chaussures ouvragées et colorées.
En nommant sa collection « La Perle de l’Extrême-Orient » qu’il a voulue respectueuse de l'environnement, Patrick Pham
vient probablement de commencer son nouveau voyage : le voyage visant
à promouvoir le style de vie parisien, mais cette fois-ci, il se trouve
quelque part en dehors de la France !
Pearl of the Far East
Whether it is in Indochine or in L’Amant, “Vien Dong” has been in the heart of France as a love. That loves inspired Patrick Pham. On his trip to the rural weaving villages, the young designer suddenly reminisce the distant memories. The luggage he brought back is filled masterpieces from the ivory-like hands of artisans from a country that is deeply in love with France. The old French sentiment for the Far East rises up again with another love story. Paris is just like to meet its old friend!
Coming to this Paris Fashion Week 2019, Patrick Pham
presents 29 Couture dresses from handmade textile materials of
Vietnam's most famous weaving villages, along with handmade accessories
made by artisans from Hue – the Imperial city of the Nguyen Dynasty of
Vietnam.
“Lanh My A” is a silk weaving product dyed from Diospyros Mollis
fruit, locally known as “mặc nưa”. “Lanh My A” has been used for
costume of the royal families of Cambodia, Laos, and Thailand, or as a
luxury gift for only rich families, landlords, and Indo-Chinese wealthy
class. In the hands of Patrick Pham,
Lanh My A seems to have been a classy material for luxury suit and
soiree dress. The beauty of Lanh My A is dominated right from the care
of silkworm cocoon so that each silkworm can pull out the best and
healthiest silk threads. Especially, the woven silk is under a very
unique dyeing technique. The dyeing process takes nearly 5 months to
complete. Fabric must go through 2 dyeing cycles and sun drying in the
wind. This is the secret know-how of the black, leather-like Lanh My A
silk. Sadly, it is in danger of being lost. Nowadays, many local people
turn to weave other normal fabrics since industrial textiles with high
capacity can generate better income. The whole country now has only one
artisan family whose have been trying to rebuild and implement this
natural secret.
Once upon a time in the history of Vietnam, there had been a
beautiful weaver who was chosen to marry to the Prince and become the
Queen. People called her Queen Y Lan. Queen Y Lan is one of the most
famous and beloved queens with a caring heart for her people. She was
honored as the founding ancestor of silk weaving for teaching her people
to plant mulberry, raise silkworm, and weave silk. As the tradition
goes, every Vietnamese girl grows up knowing how to weave cloth,
embroider, and sew. Fabrics seem to inherit their personalities and
destiny from those ivory-like hands. The fabric and silk is indeed a
cultural reflection of a multi-ethnic nation.
Brocade is a unique product that ethnic minorities in Vietnam pass
down from generation to generation in such a way to reflect the
characteristics of their culture. Brocade is a fabric made of cotton,
linen or hemp yarn, all handwork. Fabrics are dyed from wild plants with
variety of colors: gloomy sometimes, brilliant sometimes. There are
patterns on the fabric that uniquely represent each ethnic group. These
patterns are embossed during the weaving process, though those appear to
be embroidered at first.
Brocade carries in itself the vibe of local live: rustic, but generous and wild. Encountering those characteristics of brocade, Patrick Pham
did a bold thing: erasing the cultural boundaries of wild, liberal
brocade. Brocade is mixed with other materials such as horse skin and
cattle fur. In the hand of Patrick, Brocade has
raised the wild rhythm of a “Tziganes” girl and the sexy look of a
“Bohémien” girl. Brocade gets itself out of being a local material to
romantically reunite in ParisPatrick Pham
creates a wedding dress with new materials : silk from hyacinth flowers.
Hyacinth flowers on wedding dress – gentle but elegant. Accessories
from jackfruit wood, which is a cheap material for statue making and
construction, suddenly became luxury material for fashionable and
colorful handicraft boots.
Naming the collection “Pearl of Far East” for Couture dresses from handmade and environmentally friendly materials, Patrick Pham
probably just started his new journey: the journey to promote Paris
fashion lifestyle, but this time, it is somewhere outside of France!
Amoureuse du Vietnam, que j'ai découvert il y a déjà plus de 3 ans et dont j'avais commencé à vous parler dans quelques billets, je ne pouvais qu'aimer les touches asiatiques données à certaines créations.
Crédits photos : Imaxtree - Méphistophélès
De jolies lignes des tissus et matières exceptionnement travaillées je ne connaissais pas ce créateur bisous
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