Si comme moi vous aimez la danse, vous aimez Cuba, vous allez adorer Yuli.

Ce film a été réalisé par Iciar Bollain, actrice, réalisatrice espagnole, elle nous offre une oeuvre remarquable avec la juste touche féminine dont Yuli a besoin sans tomber dans le larmoyant.

L'histoire : On va suivre le fabuleux destin de Carlos Acosta, surnommé Yuli par son père, né dans une famille peu aisée, il devra se battre pour arriver au firmament.

Yuli est interprété par 3 personnes. Petit, par Edilson Manuel Olvera, une bouille adorable, il apporte toute sa fraîcheur, mais aussi son sacré caractère à ce long métrage et est incroyablement doué. Pour un premier film, il illumine l'écran et c'est à souhaiter à ce jeune acteur Cubain, d'avoir le même destin que Carlos Acosta au niveau comédien, car il est à noter que ne sachant pas danser, Edilson a appris certains pas pour obtenir le rôle.

Adolescent et jeune adulte, c'est à Kevyin Martínez d'endosser le rôle de Yuli. Également pour lui un premier rôle au cinéma, car ce dernier est un danseur mondialement connu.

Quand au rôle principal il est tenu par Carlos Acosta et c'est la bonne idée.

Le rôle du père de Yuli -  Pedro Acosta - qui aura un rôle décisif dans la vie de son fils, est joué par Santiago Alfonso, qui est lui-même dans la vraie vie danseur, directeur artistique, professeur et chorégraphe cubain. Totalement crédible dans le rôle de ce père dur mais ayant vu juste.

Ce qui est très intéressant dans ce long métrage, c'est qu'il ne raconte pas de façon classique comment Yuli est devenu ce grand danseur. En effet, au lieu de nous montrer un film qui passe par l'enfance, l'adolescence, puis le monde adulte, c'est par le biais d'un ballet, que met en scène Carlos Acosta, que ce dernier raconte sa vie, aidé en cela par des flashbacks.

Ce film est  basé, sur l'autobiographie "No Way Home" de Carlos Acosta premier danseur noir à devenir Étoile au Royal Ballet de Londres. Il révolutionnera la danse à sa manière.

 

Point de politique dans ce long métrage, ou du moins très peu, le film est axé sur le fabuleux destin de jeune garçon et sur la danse, sans que celle-ci ne soit trop présente pour celles et ceux qui craindraient de ne voir que des images de ballets.

Carlos Acosta est né à la Havane en 1973, il est le cadet d'une famille de 11 enfants et vivait dans l'un des quartiers les plus démunis de la ville. Son père a su déceler chez lui des compétences au niveau de la danse, et bien que le petit Yuli, comme le surnommait son père, n'aimait pas cette discipline, rebelle, car il voulait être footballeur, il manifestera son mécontentement mais finira tout de même par obtenir de nombreux prix et se produira dans le monde entier. 

Il a depuis écrit son autobiographie en 2007, d'où est adapté ce film, et a créé sa compagnie en 2017 à La Havane.

Une incroyable histoire très bien retranscrite. Outre un scénario très bien adapté par Paul Laverty et de superbes images et photographies, la réalisatrice a eu  intelligence de mêler la danse, des vues de Cuba, dont le célèbre Malecon, et les relations d'une famille, qui malgré un divorce est restée unie et surtout cette relation père/fils.

Pour citer Carlos Acosta : 

"... L'étoile de ma vie, c'est mon père. Sans lui, je serais devenu un voyou. La plupart de mes amis de Los Pinos où je suis né ont quitté Cuba sur un radeau, les autres sont en prison.

Voilà à quoi j'étais destiné.

Revivre mon passé, le jouer et le danser pour ce film, a été une expérience intense, douloureuse et apaisante..." Tout est dit !!!

Carlos Acosta n'a jamais oublié d'où il venait, ses premières professeures de danse, ni son pays et c'est tout en son honneur d'avoir su rester aussi humble.

Avec :  Carlos Acosta, Pedro Santiago Alfonso, Keyvin Martinez,  Edilson Manuel Olvera, Laura De La Uz, Yerlín Pérez, Mario Sergio Elías, Andrea Doimeadíos, César Domínguez,  Yailene Sierra 

Distribué par ARP Sélection

Genre : Biopic

Nationalité : Espagnol

Durée : 1 h 50

En salle le 17 juillet 2019

A noter : 

Ce film a eu de nombreuses nominations dans des festivals comme le Goya 2019 et au Festival de San Sebastiean 2018.

Il est soutenu par l'Association Française des Cinémas d'Art et d'Essai

Synopsis :

L’incroyable destin de Carlos Acosta, danseur étoile, des rues de Cuba au Royal Ballet de Londres.

En aparté :

Pour les amoureux de cet art, si jamais vous vous posiez la question que je me suis moi-même posée, puisque vous savez que j'adore la danse, et qu'au niveau ballerine j'ai un coup de coeur pour Sylvie Guillem, qui a cessé de se produire fin 2015, et sachant qu'elle avait elle aussi fait partie du Royal Ballet, je voulais savoir  s'ils avaient dansé ensemble. J'ai fait quelques recherches et vu qu'ils avaient partagé la scène dans "le fils prodigue" ("The Prodigal Son) de Balanchine.

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