Défilé, Rani Zakhem collection couture automne-hiver 2018-2019
Rani Zakhem me fait rêver à chacun de ses défilés. Certes les tenues ne sont pas aisées à porter au quotidien mais pour une soirée, un bel évènement, quel raffinement d'arborer une de ces créations.
C'est au Pavillon Cambon qu'avait lieu le défilé. Après "Ode à une femme volcan", la présentation se nommait "Telle une déesse guerrière dans son armure de cristaux".
Ce n’est pas un défilé, c’est une parade ! La collection Rani
Zakhem Couture automne hiver 2018-2019 est un hommage vibrant et scintillant à la femme combattante
et combattive, amazone de toutes les jungles et « glamazone »
terriblement,
fatalement séduisante quand, telle une déesse guerrière, elle apparaît
dans son armure de cristaux.
Tous les éléments de la nature
sont invoqués pour protéger cette dangereuse caméléonne émergeant des
feuillages ou entourée de tous les animaux de la Création. Militia
woman, super woman, générale des armées, amirale, archère d’Amazonie, reine et
souveraine, le pouvoir lui appartient et l’habite avec évidence, avec élégance.
L’esprit camouflage
domine la scène graphique de cette collection couture. Ce motif décliné
à l’infini sur le vêtement de combat des
militaires, selon qu’ils se battent en zone urbaine, dans les déserts, les forêts ou les étendues neigeuses, dénonce la fragilité humaine et met en évidence la nécessité de se fondre dans l’environnement pour échapper à l’ennemi. Rani Zakhem
le redessine et le transforme en manifeste, ornement somptueux brodé en relief dans de
nouvelles tonalités : paillettes émeraude, bronze et or
sur une jupe crayon; cristaux rouges, noirs et or en bouquets sur un fourreau
incendiaire ou sur les manches d’un spencer noir ; ou encore en élément unique, or,
cristal et argent, à la
taille d’une robe blanche en crêpe de soie fendue en biais. Ailleurs, on retrouve le
motif à l’état quasi brut, traité de manière faussement littérale, puisque
serigraphié en camaïeux de kaki sur un précieux crêpe de soie sable,
pour un tailleur composé d’un spencer en « V » ultra-féminin, à fourreaux d’épaules, et d’un pantalon
cigarette. L’idée même d’invisibilité, inhérente au camouflage,
est ici détournée
en hyper visibilité.
Un autre motif récurrent est le galon
militaire, surdimensionné, qui vient orner les manches d’une veste ou d’une robe manteau de
chevrons géants en broderies de paillettes dorées, Près de la moitié de cette collection
se traduit par une explosion de blanc, valeur plutôt que couleur, réputée fragile mais
lumineuse, audacieuse et symbole de renouveau autant que de résilience. La nouvelle
amazone se détache de la foule et se dresse, forte et sensuelle, exposée mais invulnérable, prête à tous les combats.
Toute la poésie d’une jungle imaginaire
La « glamazone »
selon Rani Zakhem est
aussi la gardienne délicate d’un paradis qu’elle ne laissera pas détruire. Telle une
nymphe, elle est marquée du sceau des forêts qui se traduit, ici
en fourreaux diaphanes sur lesquels s’enchevêtrent des cascades de lianes dessinées par le couturier et
brodées main de paillettes et
de fils tressés, blanc, bronze, argent
et or, là en une robe de tulle à crinoline sur le jupon
de laquelle se déploie toute la poésie d’une jungle imaginaire, une féerie où faune et flore s’enchevêtrent dans une palette
bleu ciel, rose pâle, or et cuivre, ponctuée çà et là d’un vol d’oiseaux noirs. Le
bustier, en drapé croisé de tulle nude, rejoint
la jupe par un mouvement de volants de la même matière. Dans cette célébration de la nature
figure aussi une spectaculaire création à crinoline, tout en volants de tulle noir, parsemée de cristaux, évoquant une araignée et son précieux tissage. Dans la même série se trouve aussi une
remarquable robe longue révélant, dans des tonalités pastel, une végétation aquatique survolée par des libellules,
ainsi qu’un adorable fourreau en
cascade de tulle, dégradé de l’orange au rose, fleur vénéneuse ou panoplie de
guerrière indigène
De subtiles citations
d’Yves Saint Laurent, Marc Bohan ou Azzedine Alaïa ponctuent le
vocabulaire couture de Rani Zakhem, entre un détail de saharienne,
un drapé moulage, le minimalisme puissant d’une robe blanche
sublimé par un léger ornement, le tout brillamment inséré dans une interprétation personnelle.
A warrior goddess in her
crystal armor!
It's not a show, it's a parade!
The Rani Zakhem Couture Fall Winter 2018-2019 collection is a vibrant and
sparkling tribute to the combating and combative woman, Amazone of all jungles
and terribly ”Glamazonian”, fatally seductive when, like
a warrior goddess, she appears in her crystal armor.
All elements of nature are
invoked to protect this dangerous chameleon emerging from the foliage or
surrounded by all the animals of Creation. Militia woman, super woman, general
of the armies, admiral, archer of Amazonia, queen and sovereign, the power
appertains to her and lives in her evidently, with elegance.
The camouflage spirit dominates
the graphic scene of this Couture collection. This never-ending motif on
military combat clothing, depending on whether they are fighting in urban
areas, in deserts, forests or snowy planes, tells the tale of human fragility
and highlights the need to blend into the environment to escape the enemy. Rani
Zakhem redesigns it and transforms it into a manifesto, as an embossed sumptuous
ornament embroidered in new tonalities: glittering emerald, bronze and gold on
a pencil skirt; red, black and gold crystals in clusters on an incendiary
sheath or on the sleeves of a black spencer jacket; or in a single element,
gold, iridescent crystal and silver, wrapping the waist of a white silk crepe
cocktail dress vertiginously slit on the bias. Elsewhere, we find the motif in
an almost crude state, treated in a falsely literal way, as a serigraph in
shades of khaki on a precious silk crepe sablé, for a tailleur composed of an
ultra-feminine “V” neck spencer with
structured shoulders, and sharp cigarette pants. The very idea of invisibility inherent to
camouflage is here reinterpreted into hyper visibility.
Another recurring motif is the
oversized military insignia, which adorn the sleeves of a jacket or coat as
giant gold glittering embroidered chevrons. A large chunk of this collection,
an explosion of white, a value rather than a color, considered fragile but
luminous, bold, a symbol of renewal and resilience. The new Amazone stands out
from the crowd and appears, strong and sensual, exposed but invulnerable, ready
for all fights.
Poetry of an imaginary jungle
Rani Zakhem’s "glamazone" is also the delicate
guardian of a paradise that she will not let falter. Like a nymph, it is marked
with the seal of the forests translated, here in diaphanous sheaths where
intertwined cascades of lianas drawn by the designer and hand embroidered with
sequins and white, bronze, silver and gold braided threads. On the skirt of a
tulle dress with crinoline all the poetry of an imaginary jungle unfolds, a
fairy where fauna and flora blend in a palette of sky blue, pale pink, gold and
copper, punctuated here and there by a flight of black birds. The strapless corset
draped in nude tulle, joins the skirt by a movement of ruffled tulle. In this
celebration of nature there is also a spectacular crinoline creation,
fluttering black tulle, with scattering of crystals, evoking a spider in its
precious cobweb. Dragonflies flutter over pastel hues of aquatic vegetation on
an exquisite revealing ballgown . as well as an adorable sheath in tulle
cascades, nuanced from orange to pink, like a poisonous flower or panoply of
native warriors.
Subtle references from Yves
Saint Laurent, Marc Bohan and Azzedine Alaïa punctuate the couture
vocabulary of Rani Zakhem, between a Saharienne detail, a draped moulage, the
powerful minimalism of a white dress enhanced by a slight ornament, all
brilliantly inserted in a personal interpretation!
Luxe, féminité et raffinement.
Crédits photos : © Imaxtree - Rani Zakhem
Des tenues somptueuses ! Des merveilles....
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