Il y a déjà plusieurs semaines que j'ai pu vivre le temps d'un après-midi, les métiers d’experts scientifiques à la Gendarmerie Nationale.

Lorsque l'on dit cela on pense tout de suite aux différentes séries qui passent à la télévision, notamment aux Experts. Je dois avouer que j'y allais quelque peu novice en la matière, car mis à part des films, je ne regarde jamais ce genre de séries et je n'avais aucune idée de ce qui pouvait m'attendre.

Je n'allais pas "sortir ma science" bien souvent fausse d'ailleurs lorsque l'on regarde ce genre de feuilletons, car entre ce qu'il se passe sur le petit écran et dans la réalité il n'y a pas grand-chose à voir.

C'est donc dans l'enceinte très fermée de l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN) située à Cergy-Pontoise, que je me suis rendue.

Déjà pour rentrer il faut montrer patte blanche et vous ne vous rendrez pas dans le bâtiment dédié à ce service sans être accompagné.

Je dois avouer que ce que j'ai vu, vécu, m'a stupéfaite car je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi pointu.

L'IRGCN, regroupe les activités liées à la criminalistique. Il couvre ainsi des domaines relevant de la physique-chimie, de l'ingénierie-numérique, de la médecine légale, de l'identification humaine et de la biologie génétique.

L'IRCGN a vocation à être présente sur l'ensemble du spectre des sciences forensiques (ensemble des sciences concourant à la manifestation de la vérité lors d'une enquête judiciaire) afin de répondre aux besoins des enquêteurs et magistrats en charge d'exploiter les indices présents sur les scènes d'investigations criminelles ou délictuelles tant en France qu'à l'étranger.

A ce titre, l'institut effectue, sur réquisition des Officiers de police judiciaire et des magistrats, des examens techniques ou scientifiques et des expertises. Dans les cas le justifiant (crimes graves ou catastrophes), il dépêche sur les lieux, des personnels hautement qualifiés disposant des matériels adaptés et spécialisés. Ce qui impose des personnes disponibles 24 h sur 24, toujours prêts à partir.

En immersion avec 9 autres blogueuses, nous avons déjà fait la connaissance du Général Touron qui nous a fait une introduction du lieu, de ses équipes, des différents départements, avant d'aller les découvrir par nous-mêmes.

Il y a des choses dont je ne vous ferai pas part, ou que je ne vous montrerai pas en photos car vous vous doutez bien que pour résoudre des enquêtes, certaines choses doivent rester secrètes. 

Vêtues de blouses blanches nous sommes parties vers les différents départements.

Le Département Balistique (BAL) : 

Expertise de l'ensemble des domaines relatifs aux armes à feu. Le département travaille essentiellement au profit de la justice française, mais a été également engagé au profit d'organismes internationaux comme l'ONU, L'OTAN.

Ses missions : Assistance à reconstitution judiciaire et sur autopsie. Étude d'armes et de munitions. Déposition en cour d'assises. Comparaison balistique.

Dans la première salle, le tunnel de tir, des armes bien entendu étiquetées, qui avaient été saisies, un stand de tir. Nous avons pu voir et prendre de vraies balles et apprendre comment elles étaient composées.

Dans une autre pièce, la bibliothèque d'armes du vrai nom la CNAM (Collection Nationale d'Armes et de Munitions). Un lieu très impressionnant avec plus de 10 500 armes toutes référencées. Une des plus vieilles armes date du 18ème siècle !!!!

Un lieu incroyable ou sont rangés revolvers, mitraillettes, lance-rockets, balles, etc...des armes saisies et qui sont entreposées.

 Je dois avouer que je suis restée sans voix devant toutes ces armes à feu.

Un peu plus loin, une salle équipée notamment d'un macroscope de la plus haute technologie, comme tous les appareils que nous avons pu voir, permet de retrouver la provenance d'une balle ou de connaître son "histoire" grâce à ses traces, ses rayures, etc....

- Le Département Micro-analyses (MCA) : 

Ici, on trouve l'exploitation de traces et microtraces de tous types : fibres, éléments pileux, cheveux, résidus de tirs, verres, sols, lampes, traces d'outils, rubans adhésifs, poudres suspectes.

La mission : déterminer la présence de résidus de tirs ou de traces sur des tamponnoirs ou sur tout autre type de supports pour en interpréter les résultats. 

Avec ce département on peut connaître les causes d'un cambriolage, d'un accident de voiture, et avec le microscope à balayage il est aisé de trouver les détails qui auraient pu échapper à l'oeil nu.

- Département de Toxicologie (TOX) : 

Recherche, identification et dosage des substances toxiques, stupéfiantes dans des matrices biologiques, des substances brutes et des traces.

Missions : Identifier tous les types de stupéfiants dans un délai très court. Profiler les saisies d'héroïne et de cocaïne. Discriminer les billets de banque et alimenter les fichiers stupéfiants.

Ici, tout est passé au crible et analysé. Certaines personnes étaient mal à l'aise. Pour ma part j'ai trouvé très intéressant l'intervenant et j'aurais pu passer plus de temps dans cet endroit. 

Les machines aident beaucoup pour les analyses et ce lieu sert énormément à résoudre certaines enquêtes.

- Département Environnement Incendies Explosifs (ECX) : 

Analyse chimique de prélèvements inconnus et de produits de marquages. Étude de tous types d'explosifs et d'engins militaires, civils, industriels ou artisanaux.

Missions : Recherche les origines et les causes de tous les types d'incendies. Identification des pollutions. Analyses chimiques d'intérêts criminalistique.

Bien entendu on pense tout de suite au terrorisme, mais avec l'été arrivant, ce département va certainement avoir beaucoup de travail avec les incendies d'origine criminelle.

Équipé là aussi d'appareils haut de gamme, ce Département tout comme les autres à une grande importance.

- Département saisine et scellés (SCL) : 

J'avoue que je pensais un peu m'ennuyer en visitant ce département, il n'en fut rien au contraire.

C'est ici que tout commence. Lorsque nous sommes arrivés, des gendarmes apportaient justement une saisie d'armes à feu. 

Tout est référencé avec un processus qu'il faut appliquer à la lettre. Quand je dis tout, c'est réellement tout, ce peut être des papiers, des rapports, mais aussi des morceaux de voitures, nous avons d'ailleurs pu y voir de la tôle de bus, une roue de tracteur, mais aussi des os, des parties du corps humains stockées dans des congélateurs. Des centaines de boîtes d'archives de deux couleurs renferment les pièces à conviction et sont sorties si besoin.

Une salle est spécialement réservée pour la drogue et je peux vous assurer que nous savions où nous nous trouvions en entrant dedans rien qu'à l'odeur !!!!

Dès qu'un accident, un incident, un meurtre ont lieu, c'est ici que les pièces à conviction arrivent, sont enregistrées sur ordinateur, puis sorties pour être transmis à qui fera une demande (gendarme, magistrats, autres....), jusqu'à ce qu'ils repartent ou non.

Ce lieu a une très grande importance et en fait est un département majeur.

- Département Empreintes digitales (EDG) :

Ensemble des domaines d'expertises liés à la recherche et à l'exploitation des traces papillaires (digitales, palmaires), des traces de semelles et des traces d'oreilles.

Missions : Développer de nouveaux produits et de nouvelles méthodes d'analyses permettant la révélation des empreintes au sein du laboratoire. Assurer leur enseignement aux plateaux criminalistiques départementaux.

Ce fut le dernier département que nous avons pu voir. Nous avons appris énormément de choses par rapport aux empreintes digitales et avec quelle techniques les gendarmes travaillent.

Nous avons fait un test avec différentes lumières et parfois, alors que vous pensez qu'il n'y a aucune trace, grâce à la lumière bleue, une main apparaît !!!

Pour terminer nous avons joué aux experts de l'IRCGN pour résoudre la mort suspecte de Monsieur Influency.  En effet, après avoir tiré qui nous allions être (certaines étaient expertes, d'autre meurtrières, en l'occurrence moi, ou encore complice ou encore témoins).

Suite à un cambriolage qui a mal tourné, et à la mort d'un homme tué par arme à feu, il a fallu que nous fassions une mise en scène. Nous avons mis une pièce sans dessus dessous, installé le corps de la victime et avons caché les pièces à conviction.

De là, les experts sont intervenus, ont examiné le corps, ont placé des numéros près de chaque pièce à conviction. Des scellés ont été fait et il a fallu interroger les témoins et retrouver le meurtrier.

Nous avons pu être en immersion la plus complète et approcher des experts et découvrir leur métier fort passionnant.

L'IRCGN représente l'un des laboratoires d'expertises des plus reconnus en Europe mais aussi dans le monde entier.

600 dossiers sont traités par jour par des scientifiques, des professionnels qui aiment leur métier et si vous désirez en connaître plus sur ce secteur n'hésitez pas à vous rendre sur le site de l'IRCGN et sachez qu'ils recrutent même si il y a peu d'élus et qu'il y a la possibilité de faire des stages si ce genre de formation vous intéresse.

Après cette expérience, que je n'aurais pas cru vivre comme blogueuse, je me rends plus compte du travail accompli et l'on ne peut que remercier ces personnes, déjà de nous avoir accueillies, transmis un peu de leur savoir et de nous avoir permis de voir quelques services (un regret ne pas avoir pu aller en médecine légale et salle d'autopsie) et surtout jour après jour de lutter contre les différents faits de société.

Outre leur site en ligne vous pouvez retrouver l'IRCGN sur Facebook et Instagram.

Merci à l'équipe communication qui a su organiser cet après-midi ainsi que le jeu de fin de journée.

Si vous avez aimé mon billet vous apprécierez aussi celui d'Elodie du blog Serenamente qui vous livre aussi ses impressions. 

Crédits photos : Dame Skarlette

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