Je fais souvent de belles découvertes grâce au blog, mais la visite du Musée de la Piscine à Roubaix fut réellement un beau moment.

Le Musée de la Piscine, ou Musée d'Art et D'Industrie est situé à Roubaix. C'est à l'occasion de l'exposition "Les Gouachés : un art unique et ignoré" que j'ai donc pu m'y rendre.

Comme à mon ordinaire, une introduction pour vous raconter l'histoire du Musée.

L’origine du Musée La Piscine de Roubaix remonte à 1835, date de la création du musée industriel de Roubaix qui présente dans de gros ouvrages reliés des échantillons significatifs de la production textile contemporaine de la ville. 

En 1861, il est confié à Théodore Leuridan, Le musée est alors installé au second étage d’une ancienne filature et s’oriente vers les Beaux-Arts.

La collection du musée et de la bibliothèque de la ville est donnée à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Industries Textiles (ENSAIT), construite de 1881 à 1889 sur les plans de Ferdinand Dutert, architecte du Palais des Machines édifié pour l’Exposition Universelle de 1889 à Paris. L’école se situe avenue Jean Lebas en face de l’actuelle Piscine. Son premier directeur est Verlais. En 1940, à cause de la guerre, le musée ferme ses portes. Il ne rouvre qu’à la Libération. En 1959, l’Etat décide de la désaffection définitive du musée. Il s’agit du seul cas en France de musée déclassé par l’Etat. Ses collections sont dépecées et dispersées. Au début des années 1980, un dépôt sans inventaire et très détérioré subsiste dans les bâtiments de l’école. Ce n’est qu’en 1992 qu’une convention est signée entre l’Etat et la Ville de Roubaix faisant de la collection une propriété municipale.

Schulmann stimule le projet d’un musée d’art et d’industrie à Roubaix. Différents sites sont proposés pour accueillir le musée.

En 1990, le conseil municipal valide l’idée lancée par la nouvelle équipe de conservation du musée, dirigée par Bruno Gaudichon, de transformer l’ancienne piscine en musée. 

 

Le 24 juin, le Maire et les invités officiels posent symboliquement la première brique de l’édifice nouveau. En janvier 1998, les travaux débutent sous la direction de l’architecte Jean-Paul Philippon choisi par le jury du concours international de concepteur ouvert en décembre 1993. L’ensemble du bâtiment est restauré pour accueillir les collections. 

 

Des salles d’expositions temporaires sont construites ainsi qu’une nouvelle aile le long du jardin de la piscine pour le parcours Beaux-Arts. L’accès au bâtiment est déplacé rue de l’Espérance. 

A l’intérieur, au centre du bassin, une lame d’eau rappelle la vocation première du lieu. Sur ses bords, le jardin de sculptures. Cet espace central du musée a diverses utilisations : expositions, défilés de mode… Autour du bassin, au rez-de-chaussée et au premier étage, les cabines dont on a réemployé les briques émaillées d’origine, sont converties en vitrines qui présentent des céramiques, des tissus, des bijoux, des dessins….

Vous pourrez voir le bassin des deux côtés tel que l'on peut l'admirer.

 

 

Les tympans représentant le soleil levant et le soleil couchant, alors qu’ils sont situés sur un axe Nord-Sud, étant très dégradés, ils ont été restaurés avec de nouveaux verres sous la direction de Monsieur Brouard, maître verrier. 

Depuis le 3 février dernier, et jusqu'au 1er avril 2018 est présentée l'exposition "Les gouachés : un art unique et ignoré"

Poursuivant son exploration des Arts and Crafts, après les maquettes textiles de Paule Leleu ou Zina de Plagny, les dessins céramiques des manufactures de Desvres, les modèles de luminaires de Le Chevalier, La Piscine présente donc Les Gouachés.

Les quelques 700 dessins, pour la majorité Art Déco, présentés dans les anciennes cabines et sur les murs faisant face à celles ci, du Musée de Roubaix, semblent tout droit sortis des frises, mosaïques et ornementations du grand bassin de La Piscine construite dans ces mêmes années et à seulement quelques centaines de mètres de la Maison Dael.

Cette dernière a aussi son histoire. A la fin du XIXe siècle, Auguste Dael, âgé de 16 ans, entre dans l'atelier de son oncle bijoutier à Tourcoing depuis 1830. Auguste hérite des talents de son oncle, graveur, ciseleur, horloger et joaillier.

Son fils Georges, fidèle au souvenir de son père, conjugue les activités de bijoutier, d'opticien et de lapidaire et se lance dans le commerce des diamants qu'il acquiert à Anvers ou à Paris. La boutique de la rue Saint-Jacques se déplace plus près de la Grand'Place de Tourcoing et devient l'écrin de bijoux à toutes les grandes familles du Nord. Jacques, le fils de Georges, reprend le flambeau, fort de ses études aux Beaux-Arts à Paris et de son apprentissage en atelier.

En 1973, le mère et le fils rachètent l'affaire Denis Grau. L'alliance de ces deux joailliers, liés par un un même état d'esprit, donne naissance à la Maison Dael & Grau et à l'ouverture de la boutique située sur la Grand'Place de Tourcoing.

De nos jours, fidèle à ce patrimoine familial, Frédéric Dael préside aujourd'hui au futur de l'entreprise. A l'image de son arrière-grand-père Auguste il perpétue ce qui fait depuis d'un siècle la signature Dael & Grau : des pièces uniques réalisées en atelier sur la base d'une idée personnalisée et désormais dévoilées dans les boutiques de Lille et d'Arras.

Cette exposition a donc été rendue possible grâce au prêt de la collection privée du joaillier nordiste Dael & Grau, qui nous dévoile de précieux et somptueux dessins préparatoires de bijoux créés entre 1900 et 1950. Redécouvert fortuitement par Frédéric Dael lors du déménagement de la boutique tourquennoise dans les nouveaux locaux lillois, ce fonds d'archives exceptionnel met en lumière l'univers méconnu de la haute joaillerie au travers de ces dessins, rares et fragiles.

La création d'un bijou 'est une oeuvre collective dont le croquis est la premier pas. Les gouachés sont à la joaillerie ce que les patrons sont à la haute couture : un dessin technique qui guidera toutes les mains intervenant dans la réalisation du bijou.

Il préfigure le bijou en volume et en couleur. Véritable base de travail sur laquelle, comme un calque, l'artisan pose les pierres et construit les montures.

Peux exposées, souvent tenues secrètes, ces petits oeuvres d'art racontent à elles seules une autre histoire de la joaillerie, qui commence comme beaucoup d'autres avec un papier, un crayon et un peu de gouache.

Entrant parfaitement en écho avec l'importante collection de bijoux du musée roubaisien, riche de plusieurs centaines de pièces, exposées par roulement au premier étage du bassin, cette exposition est pour La Piscine l'occasion de valoriser son très bel ensemble de bijoux. Cette collection est constituée de bagues, broches, boucles ou coffrets allant du XVIIIe siècle suite au legs Selosse en 1924, aux créations plus contemporaines grâce en particulier à un important dépôt du Fonds National d'Art Contemporain qui a, par exemple attribué un remarquable ensemble de Line Vautrin. Christian Astuguevielle a pour sa part offert un très complet panorama de son travail inventif.

Après avoir passé la porte de salle de La Piscine, la visite débute avec une grande photo représentant le centre ville de Tourcoing et  devanture du magasin de Denis Grau.

 

Déjà quelques gouachés sont présentés.

On pourra démarrer l'exposition avec de véritables bijoux de joaillerie contemporaines. Une dizaine sont exposées et elles sont exposées à leur gouaché d'origine. 

 

 

 Point de départ de chaque création. 

 Une bague style Art Déco a spécialement été créée par le célèbre Joaillier pour l'exposition.

 

De là commence réellement l'exposition des gouachés par ordre chronologique.

On trouve des croquis de 1910 jusqu'à 1950.

 

Les gouachés sont aussi classés suivant les pierres précieuses qu'ils représentent, diamants, saphirs, rubis, sont mis à l'honneur.

 

 

 

Qu'importe le bijoux, que ce soit pour une bague, une broche, un collier ou autre, tous trouvent une place dans cette exposition.

 

Différents papiers ont été utilisés, leurs couleurs et la façon dont les bijoux sont dessinés et placés permettent de regroupes des ensemble et ainsi d'identifier des "mains".

 

 

 

Les oeuvres sont parfois datées. Certaines sont numérotées.

 

 

 

Au bout du couloir s'achève l'exposition avec les pièces les plus récentes qui montrent bien l'évolution qu'il y a pu avoir dans la conception des gouachés.

Rien ne vous empêche de continuer la visite du Musée et d'aller admirer la statue d'Hector Lemaire intitulée L'étoile du Berger.

Ou encore l'emblématique portique d'Alexandre Sandier qui est l'une des pièces phares de ce musée.

 

Ou bien la Fontaine de Neptune entourée de la mosaïque des vagues. Il est aussi appelé Le lion car il y ressemble fortement. 

D'autres expositions sont aussi présentes. Promenez vous et laissez-vous guider par votre envie et votre instinct.

 

Il est vrai que lorsque vous êtes dans cet endroit tout donne envie d'être pris en photo. Prenez de la hauteur le musée vous semblera encore plus sublime.

A la fin de la visite une dessinatrice, justement est venue nous faire une présentation de cet art assez méconnu.

 

Le petit plus que j'aurais peut être apprécié, bien qu'ayant eu une visite guidée, pour les visiteurs qui n'auraient aucune notion des gouachés plus d'explications écrites seraient bien pour la découverte.

Cette exposition est une bonne occasion si vous venez dans la région de découvrir ce magnifique musée

 

Vous pourrez y déjeuner si vous le désirez car la fameuse enseigne Meert y tient place et offre un déjeuner de qualité. 

 

Une boutique très bien fournie saura compléter votre visite dans ce musée.

L'exposition les Gouaché est la dernière exposition avant la fermeture de la Piscine pour 6 mois de réaménagement suite aux travaux d'extension du musée. La réouverture prévue à la mi-octobre 2018 annonce une programmation exceptionnelle dévoilant la nouvelle extension du musée 

Crédits photos : Dame Skarlette

(Photos prises avec l'appareil Panasonic Lumix FZ300)