Flash-back : juillet 2009 je viens de voir au cinéma le long métrage "Le Hérisson" de la réalisatrice Mona Achache, je suis loin de me douter à cette époque, que 4 ans et quelques mois plus tard, je vais me retrouver dans un restaurant coréen face à elle pour une interview.

Comment cela a pu se produire ? 

Une soirée a été organisée le 3 mars dernier, afin que des blogueuses privilégiées, puissent découvrir le futur film de Mona Achache : "Les Gazelles".

Au programme, nail-art, maquillage, et rencontre avec la réalisatrice Mona Achache et l’interprète principale Camille Chamoux.

Une séance d’autographes a eu lieu et j’ai simplement donné ma carte à Mona Achache en lui proposant de l’interviewer. 

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C’était parti. Elle a tenu parole, et après quelques échanges de mails, alors qu’elle revenait de province où elle avait présenté son film « Les Gazelles », dont je vais vous parler dans quelques jours, je me retrouvais attablée dans Paris avec mon carnet et ma liste de questions.

Un fabuleux regard bleu et franc pour m’accueillir. Elle me demande ce que je désire prendre, un thé vert fera l’affaire. Elle est là à me questionner afin de savoir comment je suis devenue blogueuse. Une femme ouverte sur les gens, le monde. Je me sens très à l’aise en sa compagnie, et elle fait tout pour.

Nous débutons l’interview :

- Peut-on connaître votre parcours, enfance, études, jusqu’à la réalisation ?

Petite, baigné dans un milieu artistique, elle a déjà une grande passion pour le cinéma. Après un bac littéraire elle devient maman très jeune à 20 ans. Elle est d’abord assistante réalisatrice, puis assistante scripte. Elle a tout appris sur le tas. De documentaires, en court métrages, jusqu’à la réalisation de longs métrages dont le second « Les gazelles » qui sort ce mercredi 26 mars.

- Maman très tôt, vous êtes une référence dans les maternités. Que vous apporte le fait d’être maman et de l’avoir partagé ?

Enceinte à 19 ans et maman à 20 ans, puis 5 ans plus tard, elle a eu cette envie de transmettre son vécu avec « Alma et les autres… ». (Ce documentaire réalisé sur la naissance, est devenue une référence dans plus de 500 maternités). Pour elle le temps est précieux et il faut aller à l’essentiel. Elle aime tout faire :  filmer, monter, etc... elle fait tout de A à Z. Tout cela a donné un vrai sens à sa vie. Le fait de transmettre quelque chose est important pour elle.

- Vous avez plusieurs casquettes : actrice, scénariste, réalisatrice, que préférez-vous ?

Il y a effectivement le fantasme d’être d’actrice. (Mona a eu un petit rôle dans « l’Eden à l’Ouest » de Costa Gravas), Elle n’a jamais passé de casting. Il y a une frontière entre être scénariste et réalisatrice. Elle aime le travail d’équipe, la lumière, les costumes, etc... ensuite il y a un grand moment de solitude. Pendant le tournage « les Gazelles » elle a trouvé la fin juste avant de la tourner. Écrire fait partie intégrante du tournage et elle réécrit pendant. Ce scénario lui a été présenté par Camille Chamoux, elles l’ont retravaillé ensemble, mais pendant le tournage Camille faisait l’actrice uniquement et c’est Mona qui retravaillait le scénario au jour le jour. Composer, fait partie intégrante de la réalisation, elle ne peut pas le concevoir sans.

- Suzanne fut votre première réalisation quel souvenir en gardez-vous ?

Suzanne est le portrait de sa grand-mère qui a perdu son père pendant la guerre. Le symbole est très important encore une fois, c’est la transmission qui lui importe beaucoup.

- Le Hérisson, fut votre première réalisation pour un long métrage, quel souvenir là aussi en gardez vous ?

C’était une évidence. Elle s’est isolée pour écrire et adapter le livre de Muriel Barbeby. Ce film lui a apporté la reconnaissance du public, plus que du métier. Elle a obtenu des prix mais ça a surtout marqué son entrée dans le monde de la réalisation. Elle a pu travailler avec deux grandes actrices qu’elle admire beaucoup : Josiane Balasko et Anne Brochet.

 © Pathé Distribution

- Wawa sort aussi en 2009. Pourquoi cette fiction la même année que « Le Hérisson » ?

Wawa c’est une farce. C’est le nom de la peluche de sa fille. C’est un court métrage loufoque, plus réalisé pour son enfant, qu’autre chose. C’est l’histoire d’une peluche perdue dans Paris. Quelque chose de plus drôle et léger.

Mona a participé à la réalisation du film « Les gamins » mais ne s’attarde pas trop dessus car elle me dit n’y avoir travaillé que de loin. Toujours humble.

- Votre prochain film est « Les Gazelles », pourquoi un tel film si loin et si différent que « Le hérisson » ?

Camille Chamoux lui a présenté le scénario. Elles ont d’abord écrit à 6 mains avec Cécile Sellam. Chaque sujet amène un ton, une idée. Celui-ci est plus moderne, désinhibé. Une première version d’abord, puis une écriture à 4 mains avec Camille Chamoux, qui a mené à ce film. Il faut se questionner, prendre du recul. Dès le départ il était évident que c’était Camille qui aurait le rôle principal.

- On retrouve Josiane Balasko et Anne Brochet dans ce film. Est-ce que ce sont des comédiennes que vous affectionnez ou des actrices fétiches ?

Un grand oui. Pour elle, c’est une joie de les retrouver. Elle aime travailler « en famille » et reprendre les mêmes personnes. Son chef opérateur est le même, ainsi que d'autres membres de l'équipe de tournage. Elle admire les deux actrices, donc elle voulait faire ce film de nouveau avec elles.

- Ce film avant même sa sortie, a été plusieurs fois nommé, vous attendiez vous à cela ?

Effectivement le film a été nommé au Festival International du Film de Comédie de l'Alpe d'Huez. Il n’a pas reçu de prix mais ce fut une belle expérience

 ©Purepeople

- Qu’espérez-vous faire passer auprès du public avec ce film « les gazelles » ? Par exemple avec le mot « Open » que l’on voit deux fois au début de ce long métrage ?

L’affranchissement, la liberté, la recherche de ses désirs, le courage d’aller jusqu’au bout de ses envies. La solitude nous amène à ébranler tous nos principes. Elle est ravie car des femmes qui ont vu le film ont le sentiment d’enfin être comprises. C’est une réflexion sur la société, sur la gent féminine. Il y a beaucoup de sentiments et de sincérité dans ce film. Il est open : ouvert à la vie.  C’est un monde de femmes qui osent s’ouvrir à l’inconnu.

- Dans ce film on voit plusieurs fois une vieille dame (qui n’est autre que sa grand-mère) ainsi qu’à la fin. Que voulez-vous dire au travers de ce personnage ?

En fait, pas de message ni de morale. Ce personnage indique que l’on peut être capable d’être heureuse en couple, ou pas. C’est plus le reflet et le regard entre deux générations. Elle est comme un ange gardien. Pour la fin pas de happy end, chacun se raconte ce qu’il veut. Encore une histoire de transmission au travers de cette personne âgée. A la base ce rôle n’était pas prévu. Un jour sa grand-mère est venue sur le tournage et elle a eu une façon de regarder Camille Chamoux qui l’a émue, si bien qu'elle a rajouté le personnage seulement 10 jours avant la fin du tournage du film, qui a eu lieu à Paris durant 32 jours.

- Comment se passe un tournage avec vous ? Aimez-vous tourner rapidement, plusieurs prises, comment est l’ambiance ?

Tout dépend du film, des plans. Elle fait beaucoup répéter les scènes avant les prises avec des lectures. S'il y a besoin de plusieurs prises elle en fait plusieurs. Elle dépense beaucoup d’énergie et ne se verrait pas tenir un rôle dans l’un de ses films alors qu’elle est réalisatrice. Pour les séquences où il faut de l’émotion, elle les tourne en fin de journée, au moment où les acteurs sont fatigués et plus fragiles. Ceci fait qu’ils laissent plus apparaître leurs sentiments.

- Ce qui est amusant pour ce film de célibataires, c’est que vous êtes enceinte (ce sera le 3^ème enfant de Mona) pour la sortie du film. Un certain clin d’œil ?

Elle a justement eu envie de ce nouvel enfant à la fin du tournage du film « Les Gazelles ». Elle est très proche de ses enfants. Comme ce film évoque un célibat profond, c'est une façon de se rapprocher de ses enfants.

- Vous faîte le tour de France pour présenter le film comment est-il accueilli ?

Très bien à son grand étonnement et joie. C’est très émouvant. Les femmes s’y retrouvent, s’identifient. Elle a beaucoup de remerciements de la part des femmes qui viennent la trouver à la fin de la séance.

- Premier long métrage « Le hérisson », deuxième « Les gazelles », est-ce que votre 3^ème  film portera le nom d’un animal également ?

C’est tout à fait le hasard. Le premier est l’adaptation du roman « L’élégance du Hérisson ». Pour le deuxième il devait s’appeler au départ « La loi de la jungle » puis ce fut décidé que ce serait « Les Gazelles ». L’être humain n’est-il pas un petit animal ?

- Quels sont vos projets futurs ?

Un projet de film avant la fin de l’année si tout va bien. Au contraire de celui-ci, une histoire d’amour. Un film avec des idéaux, des sentiments engagés, un film qui lui tient beaucoup à cœur. Avec dans le rôle principal idéalement Camille Chamoux et pourquoi pas retrouver Josiane Balasko. A suivre...

- Nous nous sommes rencontrées lors d’une soirée blogo. Lisez-vous des blogs et que pensez-vous de la blogosphère ?

Non, en fait elle lit très peu de blogs. Cette soirée a été organisée à l’initiative d’attachées de presse et elle est venue avec Camille Chamoux car elle est ouverte à tout, aux gens.

- Vous avez sans doute envie de souffler après la sortie de ce film « Les gazelles », va-t-il être distribué dans d’autres pays ?

En fait, oui elle a envie de souffler, et vu qu’au moment de notre rencontre elle était à un mois d’accoucher, elle doit être à quelques semaines de donner naissance, ce qui va lui permettre d’enchainer sur un autre bébé. Pour l’instant il n’y a pas d’autres pays, mis à part la Belgique qui a acheté les droits, mais c’est la Paramount qui s’occupe de tout cela.

- Que peut-on vous souhaiter ?

D’avoir un bel enfant, de faire un autre film et d’être heureuse

- La dernière question est pour vous comme je le fais souvent lors d’une interview. Vous pouvez-dire ce que vous voulez ou posez une question que j’aurais pu oublier et à laquelle vous teniez ?

Non rien à dire car Mona pense avoir fait le tour des sujets avec les questions que je  lui ai posées. Et puis, depuis la fin du film, et surtout la promotion des Gazelles, Mona n’a plus d’idées, elle vient d’entrer dans une passivité absolue.

Je lui demande une dédicace, comme je le fais toujours pour vous, pour moi, elle écrit ou dessine ce qu’elle désire.

Nous serons restées plus d’une heure en tête à tête. Une heure que je n’ai pas vu passer. Cette femme donne tellement par son regard, son sourire. Elle est sociable, elle parle doucement, calmement, elle ne parait pas stressée par la sortie de son film. Une femme vraiment intelligente et cultivée et tellement simple et humble. Ce fut un moment de grâce. Si je ne devais garder qu’un mot d’elle ce serait : transmission

Le restaurant doit fermer. Nous nous levons, elle me claque la bise sur le trottoir et file à un autre rendez-vous.

Quand je vous disais que c’était une gazelle pas comme les autres...

Crédit photos : Pathé Distribution/PurePeople/ParamountPicturesFrance/*DameSkarlette

Un énorme merci à Mona pour sa gentillesse, sa disponibilité. Je me permets de luire dire un gros mot de 5 lettres à l'occasion de la sortie de son film "Les Gazelles"

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