SORTIE EN SALLE LE 20 NOVEMBRE 2024
MÉMOIRES D'UN CORPS BRULANT
Titre original : Memorias de un cuerpo que arde
Titre anglais : Memories of a burning body
Réalisé par Antonella Sudasassi Furniss
Avec : Sol Carballo, Paulina Bernini, Juliana Filloy
Distribué par Nour Films
Genre : Drame
Origine : Costa Rica, Espagne
Durée : 1 h 30
Synopsis :
Mémoires d’un corps brûlant, c’est la
conversation que je n’ai jamais eue avec mes grands-mères. C’est le cri
collectif de femmes qui brisent les tabous et osent parler de leurs
secrets les plus intimes.
A propos de la réalisatrice :
Antonella Sudasassi Furniss est une scénariste, réalisatrice et productrice costaricienne. Son premier film, The Awakening of the Ants, a été présenté en avant-première à la Berlinale 2019. Le film a été sélectionné pour représenter le Costa Rica aux Oscars. Il est devenu le premier film d’Amérique centrale à recevoir une nomination aux Goya Awards et à remporter un Platino Award. Il a été sélectionné dans plus de 65 festivals de cinéma internationaux et a reçu 15 prix.
Mémoires d’un corps brûlant (Memorias de un cuerpo que arde) est son deuxième film.En tant que scénariste et réalisatrice, Antonella s’intéresse particulièrement aux personnages féminins et à la manière dont les femmes appréhendent leur sexualité aux différentes étapes de leur vie.
Note d'intention :
"Je porte le poids d’être la fille de guerrières, de femmes fortes et courageuses, mais aussi de femmes abusées, mal traitées. Je suis une fille du patriarcat et une petite-fille du viol, le crime que l’on passe le plus sous silence.Je n’ai jamais osé demander à mes grands mères si elles avaient été violées, si elles avaient pu décider, jouir librement de leur corps, de leur sexualité. C’était leur fardeau. Un fardeau qu’elles n’avaient pas demandé, mais qui leur a été imposé dès l’enfance. Un fardeau qui pèse, qui entrave.
Mémoires d’un corps brûlant, c’est la conversation que je n’ai jamais eue avec mes grands-mères. C’est le cri collectif de femmes qui brisent les tabous et osent parler de leurs secrets les plus intimes. En grandissant dans une société latino américaine, catholique et conservatrice, presque tout était interdit. Elles ont dû trouver par elles mêmes des réponses sur leur corps, sur ses diverses et constantes métamorphoses. Les menstruations, la virginité, la maternité, la ménopause, la vie et la mort. Se comprendre en tant que femmes dans un monde qui les brimait.
Jusqu’à ce que, ensemble, nous criions assez fort. Les protagonistes de ce film ont le courage de parler. Elles ne montrent peut-être pas leurs visages, mais elles se font entendre. Pour moi, comprendre leurs histoires, c’est comprendre ma place dans le monde, comment et pourquoi nous en sommes arrivés là. Ce film est une ode à toutes les femmes qui nous ont donné naissance, qui ont pris soin de nous, qui ont eu le courage de soulever les bonnes questions, de telle sorte qu’aujourd’hui, les choses soient différentes pour nous". - Antonella Sudasassi Furniss
Ce film s'ouvre sur la préparation de ce long métrage et que la protagoniste principale se met en place. Le clap de tournage retentit et l'histoire débute.
On découvre une femme seule qui se raconte. Toujours tourné dans l'endroit où elle vit, lorsqu'elle se remémore, sa mère, son père, sa jeunesse, les autres interprètese du film prennent vie autour d'elle. Ils sont comme des fantômes du passé qui viennent non pas la hanter mais lui faire repenser à un ancien temps pas toujours enchanteur pour elle.
De là, au travers ses souvenirs, de photos, de lettres, on en apprend plus sur Ana. Sa jeunesse, ses parents, son frère, son premier amour, celui qui deviendra son mari et la découverte de son corps et de la sexualité.Elle nous parlera d'inceste, de viol, de femmes battues, et que le mot liberté est devenu essentiel à sa vie.
Ana aborde la vieillesse qui même si elle a un corps bien conservé, vient abimer ce qu'elle a été. Sans tabou elle aborde la peau qui se plisse, les traits qui se rident et toujours cette sexualité et le plaisir qu'elle n'a jamais eu avec son époux et qu'elle a su découvrir par elle même via le biais de la masturbation.
Aucun voyeurisme, tout est filmé avec délicatesse. Même au niveau des paroles rien ne blesse, mis à part lorsqu'elle évoque les coups qu'elle a pu subir et qui rendent ce long métrage difficile car entendre une femme dire qu'elle préfère mourir que vivre pour ne plus endurer les frappes de son mari est impensable.
Mémoires d'un corps brulant, est féminisme bien entendu, mais il dénonce et raconte les bassesses que peuvent avoir certains hommes et la vie que pouvaient avoir nos grands-mères, nos mères et encore maintenant des personnes de notre entourage dont on ne se doute pas ce qu'elles endurent.
La réalisation et la construction du film est intéressante, avec ces personnages qui gravitent autour d'Ana, et ces différentes voix de femmes, jamais les mêmes, qui apportent des témoignages parfois bouleversants.
Cette enquête sur la sexualité, mais pas que, l'oppression que ces femmes au Costa Rica pouvaient ressentir de la part de leurs parents, puis de leurs mari, est une plongée dans la destinée de ces jeunes filles, femmes qui ici brisent le silence.
MA NOTE : 3.8/5
Festivals et prix :
• Festival International du Film de Berlin (2024)en section Panorama - Prix du Public
• Festival Cinélatino de Toulouse (2024) - Prix du Public Fiction / Prix Fipresci de la Fédération Internationale de la Presse Cinématographique
• Festival de Ventana Sur (2023) en section Copia Final - Prix Ciné+ / Prix Le Film Français/ Prix du Festival de Trieste / Prix du Festival du Film Ibéro-américain de Miami (IFFM)
Crédits photos et vidéo : Nour Films
SORTIE EN SALLE LE 20 NOVEMBRE 2024 MÉMOIRES D'UN CORPS BRULANT Titre original : Memorias de un cuerpo que arde Titre anglais : ...