Cinéma : Les grands esprits (critique)
Les beaux films marquent toujours les esprits, "Les grands esprits" n'échappera pas à la règle.
Ce premier long métrage de Olivier Ayache-Vidal, après de nombreux courts métrages est fort réussi.
Ce dernier a passé de nombreuses années afin de réaliser ce film. En effet, il s'est premièrement immergé dans plusieurs collèges de banlieue, et plus particulièrement à Stains, au fond de la classe comme il nous l'a dit afin de voir les réactions des étudiants, le comportement des profs, la vie du collège en somme.
Ce dernier a pris des notes, écrit son scénario et par la suite a opté de tourner son film à Stains, dans le collège où il a passé du temps. Pour le casting, il l'a trouvé sur place ses interprètes, parmi ceux du collège Barbara. Il en a sélectionné plusieurs que l'on découvre donc dans ce long métrage.
Pour les seconds rôles il a choisi de faire appel à des têtes nouvelles comme Pauline Huruguen, Alexis Moncorgé - le petit-fils de Jean Gabin - détestable à souhait dans ce film, Emmanuel Barrouyer, Marie Remond. Des acteurs déjà vus dans certains films mais qui s'affirment plus dans celui-ci.
Je dois être honnête, lorsque j'ai reçu l'invitation, j'ai pensé que j'allais sans doute voir un énième film sur l'éducation, les profs, les jeunes de la banlieue, etc, mais étant curieuse de nature et comme on ne refuse pas de voir un film, et encore moins un avec Denis Podalydès je m'y suis rendue et bien m'a pris.
La première scène, qui se passe au lycée Henri IV, est juste exceptionnelle et surtout Denis Podalydès a beaucoup improvisé ce qui apporte un vrai plus à ce moment.
La première scène, qui se passe au lycée Henri IV, est juste exceptionnelle et surtout Denis Podalydès a beaucoup improvisé ce qui apporte un vrai plus à ce moment.
La vie dans le film, fait qu'il se retrouve pour une année dans un collège de banlieue ce qui va le changer radicalement de son confort, de son enseignement et de sa façon de professer, car il se retrouve avec des élèves autres que celui du lycée Henri IV, qu'il n'avait pas l'habitude de côtoyer.
Que vous dire sur Denis Podalydès qui n'a pas été déjà dit !!!! Qu'il est exceptionnel... il l'est encore plus dans ce rôle ci.
Ce comédien aux multiples facettes, qui interprète François Foucault dans ce film, nous offre un rôle de composition remarquable, quand je dis de composition, pas tant que cela, car ce dernier aurait aimé enseigner et il a d'ailleurs fait ses classes à Henri IV, d'où cette scène jubilatoire.
Sévère, tendre, drôle, il nous propose une palette d'émotions et est parfait dans son rôle de prof et parmi ces élèves improbables.
Il va falloir qu'il s'adapte à un autre environnement et trouve une autre manière d'enseigner. Personne n'est cancre, il suffit juste d'avoir la manière de captiver les élèves. Va t'il y arriver ????
Le deuxième grand rôle, si l'on peut dire ainsi, car tous les élèves sont formidables, revient à Abdoulaye Diallo qui forme un tandem remarquable avec Denis Podalydès. Ce dernier est aussi issu du casting parmi les élèves de Stains. Le réalisateur a sélectionné des élèves de 5ème et de 3ème pour former une classe de 4ème. Dans le film tout ce que l'on voit est vrai, que ce soit les classes, la salle de réfectoire, les surveillants. "Les grands esprits" aurait pu faire l'objet d'un documentaire mais c'est réellement un long métrage, et c'est encore mieux ainsi.
Nous aurions pu voir un énième film sur le sujet des collèges de banlieue, mais il n'en n'est rien. Le réalisateur a eu l'intelligence de tourner différemment et de nous offrir une histoire où tous les élèves ne sont pas bons à rien, et n'a pas mis en avant, comme souvent, les mêmes mauvais critères des autres films. C'est en cela qu'il est différent et que je l'ai mieux apprécié que certains films sortis ces dernières années.
Parmi les premières scènes du collège de Stains, une m'a interloquée, c'est celle où l'on voit de loin justement ce collège. J'ai cru voir un établissement pénitentiaire.
Ce n'est qu'illusion, car à l'intérieur tout est propre, moderne, superbement équipée et les élèves ont toutes les billes en main pour réussir leurs années scolaires.
Ce n'est pas parce que vous faîtes votre scolarité dans un collège de banlieue, où tous les genres, les êtres sont mélangés, que vous allez rater votre scolarité, au contraire il faut savoir que 60 % de ses élèves continueront de bonnes études et d'ailleurs parmi ceux filmés deux d'entre eux font de très grandes études. Si échec scolaire il y a en zone défavorisée, ce n'est pas toujours de la faute des élèves, il faut voir tout au long du film des renvois suite à des conseils disciplinaires, une façon aisée de se débarrasser de certains.
Et puis ce film est drôle, des scènes cocasses jalonnent ce long métrage. Un peu d'amour pour apporter un côté tendresse aux Grands Esprits.
Des acteurs plus connus, comme Léa Drucker, font de courtes apparitions.
Les dialogues sont excellents, ainsi que le scénario bien ficelé. Les scènes tournées à l'extérieur comme à Versailles sont une très bonne idée.
Ce film est pertinent, sincère, on sent que le réalisateur y a mis son expérience, mais aussi ses tripes et nous offre une réalité sur le monde de l'enseignement comme on ne l'avait encore pas vu. Un très bon moment de cinéma.
Ce film sort au bon moment avec la rentrée qui vient d'avoir lieu et donnera, peut être un autre visage aux collèges de banlieue qui sont toujours décriés. Bravo à Olivier Ayache-Vidal qui montre sa patte de réalisateur et prouve qu'il a beaucoup de talent. Je lui donne 16/20 admis donc pour un second long métrage !!!
LES GRANDS ESPRITSRéalisé par Olivier Ayache-Vidal
Avec : Denis Podalydès, Abdoulaye Dialo, Léa Drucker, Pauline Huruguen, Alexis Moncorgé, Emmanuel Barrouyer, Marie Remond, Zineb Triki
Distribué par Bac FilmsGenre : Comédie dramatique
Nationalité : Français
Durée : 1 h 46
En salle le 13 septembre 2017
Le Synopsis :
« François Foucault, la quarantaine est professeur agrégé de lettres au lycée Henri IV, à Paris.
Une suite
d’évènements le force à accepter une mutation d’un an dans un collège de
banlieue classé REP +. Il redoute le pire. A juste titre. »
BONUS
Le réalisateur étant venu nous parler de son film et répondre à nos questions, comme à l'ordinaire lorsque j'ai la chance de vivre ce genre de moment, je vous montre quelques photos.
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Copyright : Michaël Crotto - *Bac Films - Autres**Dame Skarlette
J'ai vu la bande annonce ce weekend, et ton avis renforce mon envie de le voir. Avec Denis P à l'affiche, je ne risque pas de le manquer !
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