à mai 17, 2017

Cinéma : Les fantômes d'Ismaël (critique)

mai 17, 2017 7 Comments

Mercredi 17 mai 2017, ouverture du Festival de Cannes, 70ème édition.

Le film d'ouverture, également en salle le même jour, j'ai nommé "Les fantômes d'Ismaël" de Arnaud Desplechin, j'ai pu le visionner il y a déjà plusieurs semaines.

Ce long métrage a deux histoires en une.

La première nous raconter l'histoire d'un homme (Mathieu Amalric) qui a aimé une femme (Marion Cotillard), il y a plus de 20 ans et qui a disparue. Il est tombé amoureux d'une autre femme (Charlotte Gainsbourg), cependant la première revient et l'on va suivre les sentiments qui se tissent entre ces trois êtres.

A côté il y a l'histoire d'Ivan, un diplomate (Louis Garrel) qui parcourt le monde et qui est le protagoniste du film qu'invente Mathieu Amalric.

Autant j'ai aimé cette histoire d'amour, ou plutôt ces histoires d'amour entre les 3 interprètes principaux du film, autant j'ai eu plus de mal avec l'histoire transverse.

J'y ai vu deux histoires, mais pour Arnaud Desplechin "Les fantômes d'Ismaël" comprends 5 films. En effet il cite :

"C’est le portrait d’Ivan, un diplomate qui traverse le monde sans n’y rien comprendre. C’est le portrait d’Ismaël, un réalisateur de film qui traverse sa vie sans n’y rien comprendre non plus. C’est le retour d’une femme, d’entre les morts. C’est aussi un film d’espionnage… Cinq films compressés en un seul, comme les nus féminins de Pollock. Ismaël est frénétique. Et le scénario est devenu frénétique avec lui ! Pourtant, Ismaël dans son grenier essaie de faire tenir ensemble les fils de la fiction…"

Les acteurs sont extraordinaires et le réalisateur a su les montrer sous un angle encore méconnu de leur répertoire qu'on leur connaît déjà.

Mathieu Amalric en homme amoureux de deux femmes, blessé, se cherchant lui même est étonnant.

Marion Cotillard est vive, gaie, lumineuse, elle apporte énormément de fraîcheur au film. Encore un genre de composition qui n'avait pas été exploité et on arrive une fois de plus à la découvrir différemment. Cette actrice est étonnante.

Que dire de Charlotte Gainsbourg ? Celle-ci est tout en retenue, pour elle aussi, dans un rôle où l'on ne l'attend pas. En vieillissant cette actrice progresse en intensité et j'ai adoré son rôle et son jeu.

J'ai trouvé ce long métrage tout de même très déstabilisant et j'ai eu des moments, je dois l'avouer, où j'ai complètement décroché.

Il est certain que Arnaud Desplechin n'est pas un réalisateur comme les autres. Il nous emmène vers des sujets assez forts, intenses où je me perds parfois, et ce fut le cas cette fois ci.

A l'issue de la projection au Festival de Cannes, certains vont crier au miracle, d'autres non. Ce qui est certain, c'est que "Les fantômes d'Ismaël", que ce soit en bien ou en mal, ne laissera personne indifférent.