Je ne sais pas si les phrases ou termes suivants vous disent quelque chose, mais pour ma part : "avoir un coup de fringale, cassure, suceur de roue,  danseuse, bidon, faire, le trou, avoir un bon de sortie, bracasse, gruppetto, ramier, peloton, spad, en garder sous la pédale", et j'en passe et des meilleurs, tous ces termes me parlent pour avoir dans ma prime jeunesse baignée dans le monde du cyclisme.

C'est dire que j'aime ce sport, pas le pratiquer, mais le regarder. De ce fait, quand j'ai été conviée à assister à la représentation de "Anquetil tout seul", ce fut un oui de suite car fan du Tour de France et autres grandes courses, je ne pouvais pas louper cette représentation.

Celle-ci fut à la hauteur de mes espérances.

Cette pièce, qui se joue au Studio Hébertot est l'adaptation théâtrale du livre de Paul Fournel "Anquetil tout seul".

Jacques Anquetil et la petit reine y sont rois. On y découvre une partie de la vie du célèbre coureur cycliste qu'il fut, mais aussi l'homme qu'il était. Jacques Anquetil défiait les gens, les lois. On y parle de gloire, d'argent, de dopage, d'amour.

Entre Jacques Anquetil et le public ce n'était pas toujours une histoire d'amour mais il s'en fichait. Il avait d'autres rêves

A ses côtés sa femme Jeanine - interprétée par Clémentine Lebocey - excellente dans son personnage et Stéphane Olivié Bisson qui joue aussi bien, tour à tour, Léon Zitrone, Darrigade, Geminiani, etc, un narrateur la plus grande partie de la pièce...

Quant à Matila Malliarakis il est juste exceptionnel, pédalant aussi fort qu'il ne déclame son texte. D'ailleurs il ne le déclame pas, il le vit. Il est Jacques Anquetil durant 1 h 15. Une superbe composition d'artiste et de sportif.

Des images d'archives sont projetées tout au long de la pièce sur les côtés qui entourent le cycliste, qui passe la plupart de la pièce, sur son vélo.

Les lumières, la reconstitution, le texte tout est formidable dans cette pièce. Lorsque défilent des vidéos nous sommes sur la route avec le sportif et nous en bavons presque autant que lui.

On y découvrira, pour ceux qui ne connaissent pas la vie et la carrière de Jacques Anquetil, un homme au fort tempérament, se foutant du quand dira t'on. Rebelle, et parfois limite dans ses propos et ses actes. Mais tel était Jacques Anquetil, mal aimé puis adulé par un public, qui lui préféraient souvent Poulidor dit Poupou.

Et même si le cyclisme est un sport parfois décrié, il est, et restera un sport populaire qui n'arrêtera pas de faire se déplacer les foules, comme "Anquetil tout seul" fait déplacer les spectateurs pour voir cette pièce.

Un sans faute une fois de plus, Anquetil est le meilleur et Maillot jaune. Il aura su nous emporter sur son vélo et nous faire traverser sa vie et les cols qui se dressent devant lui avec une facilité déconcertante.

Une pièce que je conseille que vous aimiez ou non le cyclisme.

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