à janvier 10, 2016

Théâtre : A tort et à raison (critique)

janvier 10, 2016 1 Comment

Quand vous recevez une invitation afin d'aller assister à une représentation théâtrale avec Michel Bouquet, vous ne pouvez décemment pas refuser car c'est un réel évènement.

"A tort et à raison" est une pièce de Ronald Harwood mis en scène par Georges Werler et qui se joue au Théâtre Hébertot depuis le 23 décembre 2015.

Michel Bouquet n'apparaît pas de suite dans cette pièce et j'avoue, je n'avais qu'une hâte, voir ce grand comédien décliner son texte.

Cette pièce se passe en 1946 à la sortie de la guerre. Un joli texte, le décor est bien réalisé ainsi que les costumes. On retrouve l'esprit d'après guerre.

A tort et à raison est une pièce assez lente malgré des passages drôles et d'autres plus poignantes.

Dès lors que Michel Bouquet apparaît, la pièce prend plus d'ampleur du fait du talent de cet acteur. Juste, il apporte un véritable plus à la pièce et l'illumine de par son aura. Il déclame son texte parfaitement bien avec les intonations qu'il faut et à 90 ans il en impose vraiment.

J'ai moins aimé la diction et le jeu de Francis Lombrail. Il aurait fallu un acteur de la trempe de Michel Bouquet pour lui donner la réplique.

Dommage que les autres acteurs n'aient pas la même aisance et ampleur que Michel Bouquet mais justement n'est pas ce grand artiste qui veut. Il faut tout de même reconnaître que Juliette Carré, Margaux Van Den Plas et Damien Zanoly, tirent leur épingle du jeu.

Par contre, puisque la pièce reste assez lente dans son ensemble, il faut rester concentré afin d'arriver à rester captiver et ne pas perdre le fil de la pièce. C'est évidemment plus une pièce intellectuelle traitant d'un sujet grave, qu'une pièce de grands boulevards.

Rien que pour avoir le plaisir de voir Michel Bouquet sur scène, et d'apprécier son jeu, cette pièce vaut d'être vue au Théâtre Hébertot qui n'hésite jamais à mettre à l'affiche des pièces de tout genre. La fin est la plus prenante, et ce grand acteur nous y délivre tout son talent.

Après un triomphe dans toute la France, la pièce "A tort et a raisons" est donc à l'affiche du Théâtre Hébertot depuis le 23 décembre 2015.

Écrite par Ronald Harwood, scénariste du film "Le pianiste", la pièce nous plonge en 1946 à Berlin. Michel Bouquet joue Wilhelm Furtwängler à l'heure de la défaite nazie. L'immense comédien prête ici toute sa force d'interprétation à un chef d'orchestre renommé, accusé de compromission avec le régime nazi. Bien décidé à prouver la culpabilité de l'artiste, le commandant américain Steve Arnold, interroge Wilhelm Furtwängler sans relâche. Pourquoi Furtwängler n'est-il pas parti ? Pourquoi n'a t'il pas abandonné son orchestre et ses musiciens ? Qui a raison et qui a tort ?

À TORT ET À RAISON
Au Théâtre Hébertot
78bis boulevard des Batignolles
75017 Paris

de Ronald Harwood

Mise en scène de Georges Werler

Depuis le 23 décembre et jusqu'au 13 mars 2016

Avec :

Michel Bouquet

Francis Lombrail

Juliette Carré

Didier Brice

Margaux Van Den Plas

Damien Zanoly
Séances :
Soirée : du mercredi au samedi à 21 h
Matinée : dimanche 17 h
Réservations : Theâtre Hébertot ou au 0143872323

L'histoire :

Berlin, 1946. Le commandant américain Steve Arnold se retrouve face au célèbre chef d’orchestre, Wilhelm Furtwängler. On reproche à ce dernier d’avoir continué à diriger la Philharmonie durant le régime hitlérien et d’avoir fraternisé avec le dictateur.

Le commandant, convaincu de la culpabilité de Furtwängler, va enfin avoir l’occasion de lui poser « la question », celle à laquelle le Maestro n’a jamais répondu clairement.

A-t-on raison ou tort d'accuser Wilhelm Furtwängler, chef d'orchestre renommé, de malversation avec le régime nazi ? L’art peut-il serrer la main à la barbarie ?