Rencontrer des artistes est toujours un moment rare et privilégié. On ne sait jamais comment va être la personne.

En ce qui concerne Clémentine Célarié, la rencontre a eu lieu au Théatre Rive Gauche, le 15 avril dernier. On imagine toujours quelqu'un, mais est-elle comme on la voit au cinéma ou à la télévision ?

Clémentine Célarié arrive sur la scène et nous parle de suite, se demandant ou s'asseoir, près de nous, sur une chaise, non par terre face à nous sur la scène sera très bien.

Elle est souriante, belle, et tellement accessible. Accompagnée de Steve Suissa, qui a mis en scène la pièce au Théâtre Rive Gauche, il en est à sa deuxième mise en scène d'une des oeuvres de Stefan Zweig avec "Le joueur d'Echécs". Clémentine Célarié est encore presque surprise de jouer une telle pièce.

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Il est vrai que cette artiste nous a plus habitué à jouer des rôles légers, drôles, et les spectateurs qui viennent la voir jouer peuvent être étonnés.

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Clémentine Célarié connaissait Steve Suissa, le metteur en scène, depuis longtemps mais ils n'avaient jamais eu l'occasion de travailler ensemble. Parfois le destin fait bien les choses car elle nous a raconté qu'après avoir lu ce texte "24 h de la vie d'une femme"' pour un pianiste non-voyant, c'est son agent qui lui en a parlé. En effet, Steve Suissa recherchait le personnage pour la pièce qu'il allait mettre en scène. Comment ne pourrait elle pas jouer cette femme, puisqu'elle venait  de lire ce texte, c'était une évidence et connaissant Steve Suissa, c'était le moment ou jamais. 

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Cette femme, qui se dit proche des gens car elle les aiment, voulait relever ce challenge, car elle a toujours fui les rôles de  bourgeoises qui ne lui ressemblent pas. Pour cette pièce elle s'est inspirée de certains membres de sa famille afin d'adopter le bon le port de tête, pour la façon de se tenir.

Elle a appris les postures, à avoir un superbe maintien  - qu'elle a naturellement - mais il fallait que celui-ci soit impeccable. Elle qui vit vite, a du apprendre à ralentir son rythme, à apprendre son texte et c'est ce qui lui a donné le plus de fil à retordre. Aidée d'une personne, elle a répété et encore répété jusqu'à ce le texte et elle ne fasse plus qu'un.Il lui aura fallu un mois pour le connaître et le réciter correctement, mais étant en  même temps en tournage pour un téléfilm pour France 2, ce  n'était pas toujours facile.

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Il lui fallait également garder la ligne, qu'elle a naturellement, nous avouant qu'en vieillissant elle mange beaucoup moins et qu'elle a perdu beaucoup de poids en jouant Madame Sans Gêne en général 500 gr à chaque représentation.

Avant de rentrer en scène, pour cette pièce quelques rituels :  un moment de grande concentration et  manger une banane.

En ce qui concerne les costumes elle s'en est remis à la costumière et n'a pas donné son opinion car elle savait que le résultat serait le bon. Idem pour le décor.

Lorsque Clémentine Célarié nous parlait, on sentait qu'elle vivait son personnage, qu'elle était heureuse de jouer un autre genre de rôle, par contre elle a avoué que lorsqu'elle sort de scène elle redevient elle même et n'a pas de mal à se détacher du personnage.

Steve Suissa, beaucoup plus loquace que lors de notre rencontre avec Francis Huster, nous a dit avoir dirigé sur Clémentine afin qu'elle place correctement son corps, ses mains comme il le désirait. Il nous a dit que Clémentine est une bosseuse et que ce fut un plaisir de la mettre en scène.

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Je n'avais pas encore vu la pièce lors de notre rencontre, et il était difficile de me faire une opinion. Il y a maintenant 8 jours j'ai enfin pu me rendre au théâtre afin de voir "24 h de la vie d'une femme".

Le décor, tel que nous l'avions vu lors de notre rencontre, était en place. Un décor immaculé, fait de voilages blancs ou défileront tout au long de la pièce, différents images et vidéos.

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Clémentine Célarié arrive sur scène et l'on repense à tout ce qu'elle nous a dit. Son maintien, sa diction et elle est comme je l'ai imaginée. Elle trouve là un rôle fort, intense. Tout au long de la pièce elle prendra le public à témoin et c'est à nous qu'elle s'adresse, à nous qu'elle se confesse.

Seule sur scène elle nous livre le texte de Stefan Zweig, tellement juste, dans un registre où on ne l'attend pas mais qui lui va tellement bien. Lorsque Loris Freeman, qui joue avec elle sur scène mais qui ne dit mot, entre en scène, c'est elle qui va dire ses répliques en changeant sa voix.

Elle porte seule la pièce sur ses épaule. Elle a une telle élégance que l'on ne peut que l'admirer. J'ai beaucoup regardé ses mains, qu'elle touche beaucoup. Elle les serrent, leur enfile des gants, les crispent, ses mains servent son texte.

La mise en scène est une fois de plus par Steve Suissa soignée. J'ai adoré les jeux de lumière, les vidéos qui défilent sur les voilages. Steve Suissa a su aller chercher au plus profond chez Clémentine Célarié et mettre en valeur des zones de chez elle qui n'avaient encore jamais été explorées.

Eric Emmanuel Schmitt quant à lui a adapté la pièce et l'a transformée en ce beau monologue.

J'ai vraiment apprécié cette pièce, mais c'est surtout l'interprétation de Clémentine Célarié qui m'a conquise. La mise en scène est juste géniale j'ai tout de même par rapport au texte une préférence pour le joueur d'échecs.

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