Birds of Paradise à Anvers
Alexander McQueen, Fall 2009, Photo: François Nars, Graphic Design: Paul Boudens*
Si vous me suivez sur instagram, ou via les
différents réseaux sociaux, vous avez peut être vus, que la semaine passée, je
suis allée 2 jours à Anvers en voyage de Presse.
Le but de la visite était surtout de découvrir « Birds of Paradise » au Musée MoMu.
Ce musée appelé MoMu, ou musée de la mode, nous
propose de découvrir l’histoire du vêtement et les phénomènes de mode. Il propose
régulièrement des expositions et jusqu’au 24 août 2014 il est possible de découvrir
« Birds of Paradise » ou « Panaché de plumes ».
J’ai eu la chance de faire une visite en la
compagnie de Karen, qui fait partie de l'administration du musée, qui m’a expliqué toutes les différentes
zones de l’exposition.
Si nous faisions la visite ensemble virtuellement dans un premier temps ça vous tenterait ?
Je tiens à
signaler que de nos jours les oiseaux sont désormais protégées et plus aucune
bête n’est tuée pour faire ce genre d’ornement. Le but de « Birds of
Paradise » est justement de montrer ce qui se faisait avant et ce que nous
pouvons faire de nos jours.
Il faut savoir qu’au 19ème siècle les plumes
étaient un signe de richesse, de raffinement de luxe. Un premier tableau et les
différents animaux, qui malheureusement étaient tués à ces fins, afin de
récupérer les plumes, servaient pour orner les tenues.
La première tenue présentée est une robe de Thierry Mugler qui date de 1997. Le dos représente un papillon en plumes. Cette femme
qui porte la robe est présentée comme un oiseau de paradis.
La suite de l’exposition nous explique le métier de
plumassier. C’est au 17 et 18ème que l’on trouvait le plus ce genre
de travail. C’était un artisan. Je ne vais pas vous expliquer tout le procédé
car ce serait trop long mais de nos jours il existe toujours des plumassiers
même si ils se font de plus en plus rares. Chanel, entre autre fait appel à
cette profession.
La partie éventails est superbe également. Des
pièces ayant appartenu à la Reine Astrid – Reine de Belgique - sont exposées. C’était
un symbole de luxe. Les reines, les Princesses, les Bourgeoises s’en servaient et
plus spécialement ceux en plumes d’autruche. Après la seconde guerre mondiale l’éventail
de plumes n’est plus utilisé comme accessoire et disparaît du monde de la mode.
Par la suite on peut découvrir des œuvres de l’artiste
plasticienne Kate MaccGwire qui travaille principalement des plumes de pigeon,
de corneille. Elle veut montrer qu’avec des plumes ramassées et récupérés
auprès de colombophiles car aucun animal n’est tué, on peut faire des pièces d’art.
D’ailleurs sur certaines pièces ont peut encore voir le numéro d’un concours ou
le numéro de téléphone que portait le pigeon. Elle aime jouer avec les préjugés
des gens sur les plumages.
Elle veut nous faire découvrir qu’il est possible de
faire du beau, d’ailleurs avec la pièce qui domine dans son exposition est « Gyre »,
une sorte d’arc fabriqué à partir de plumes de corneille. Pour ma part j’ai
pensé à de l’eau jaillissant d'une évacuation, ou encore à une natte. Plusieurs
interprétations possibles par rapport à cette œuvre. Pour certains « Gyre »
est inquiétant mais il faut regarder cette sculpture autrement et y voir ce que
l’artiste a voulu faire passer comme sentiment.
Plus loin on trouve d’autres œuvres en blanc. La
pureté. Des œuvres pas comme les autres mais pour ma part j’ai adoré.
La vitrine suivante montre la fragilité des plumes.
Souvent les plumes sont parfois cousues sur les bords des vêtements mais le plus souvent collées. On peut penser
parfois à de la fourrure. Les plumes de marabout donnaient vraiment cet aspect.
C’est Balenciaga et Yves Saint Laurent qui mirent fin à cet effet mode. En
effet, ils commencèrent à recouvrir entièrement les tenues et notamment les
robes. On peut encore trouver des pièces comme au 19ème siècle mais
avec des variations.
On découvre l’effet trompe l’œil. D’autres matériaux
sont utilisés sur les tenues. Ce sont des imprimées plumes qui permettent
différentes variantes.
Plus loin les plumes de Paon sont représentés sur des accessoires
comme des sacs, des éventails, etc...
Passons au modernisme. Pendant les années folles on
peut trouver des boas. C’est Gabrielle Chanel qui va lancer une utilisation
plus sobre de la plume comme par exemple une plume de coq qui viendra décorer
un chapeau.
Une des pièces qui m’a le plus époustouflée et qui
est la pièce maîtresse de l’exposition est le manteau en fourrure de cygne de
Marlène Dietrich. Celle-ci en possédait 3 dans 3 pays différents afin de ne pas
abîmer les manteaux. Vieillissant elle s’enveloppait dedans comme pour se
protéger. Il a fallu plus de 300 cygnes pour confectionner un manteau. Celui-ci
mesure 360 cm de long.
Par la suite on peut admirer des tenues toutes
blanches ou toute noires comme avec une référence symbolique au « Lac des
Cygnes ». Alexander McQueen, qui
est sur l’affiche principale de l’exposition, propose une pièce qui a été créée
pour l’automne-hiver 2009-2010
Une des parties phares de l’exposition que j’ai préférée
est celle où l’on peut découvrir les pièces d’Ann Demeulemeester. Lorsqu’elle a confectionné un de ses premiers vêtements à base de plume, avec une connotation un peu hippie, elle ne croyait pas si bien faire. La tenue
a rencontré un succès fou. Depuis, régulièrement dans ses défilés elles
utilisent des plumes, de la fourrure et du cuir mais il faut savoir que la
styliste Ann Demeulemeester n’utilise que des matériaux naturels, des résidus
d’animaux destinés à l’industrie de la viande ou à d’autres fins. Aucun oiseau
n’est plumé : les plumes sont récupérées auprès d’un colombophilie.
Je vous laisse admirer d’autres pièces qu’Ann Demeulemeester a sélectionnées pour l’exposition.
Ann Demeulemeester, A/W 2010-2011, Photo: Dan Lecca
Et si nous allions voir les chaussures. Là j’ai été
également ébahie de voir le travail qui peut être fait sur des petites pièces.
Fragiles ces chaussures ne sont pas à porter au quotidien. Des chefs d’œuvre
que l’on garde sous cloche ou que l’on porte pour un moment particulier. Un
travail manuel et très spécialisé. Roger Vivier est un expert dans ce travail
et la collection présentée ne porte que sur ses chaussures
Plus loin, une vitrine avec l’effet texture.
Essayer de rendre un aspect léopard avec des plumes, c’est possible puisque
Thierry Mugler a présenté pour la collection haute couture automne-hiver
1998-1999 un manteau appelé "Léopard des neiges".
Proposant un relief et une texture particulière, les
plumes de coqs et de poules sont souvent travaillées.
Pour m’être renseignée, il faut savoir que de nos
jours les grandes maisons de couture, font appel et passent des contrats avec
des fermiers qui récupèrent les plumes et les revendent aux créateurs.
L’exposition continue avec les chapeaux. Du milieu
du 19ème siècle jusqu’au milieu du 20 ème siècle les
plumes servaient à décorer les couvre-chefs.
Depuis, mis à part sur certains défilés, les
chapeaux ont eu tendance à disparaître. On peut en revoir lors d’évènements
spéciaux ou dans les familles royales.
La visite se poursuit avec l’automne. Beaucoup de
plumes de faisans sont utilisées. Karl Lagerfeld pour Chanel avait fait une
ligne spécialement sur le thème de la chasse, dont on peut voir quelques pièces au MoMu.
L’exposition touche à sa fin avec une partie réservée
à Yves-St-Laurent. On peut voir son évolution et comment il a pu utiliser les
plumes tout au long de sa carrière. A la fin de son œuvre on peut découvrir une
cape qui encercle le corps de la femme, une pièce qui m’a un peu déstabilisé
car elle est inquiétante, froide. Une pièce mystérieuse tout comme l’était ce
grand Monsieur.
Je ne vous ai bien entendu pas tout montré, ni tout
expliqué car il m’aurait fallu vous écrire des pages et des pages, mais même
après que Karen m’eut quitté, je suis restée longtemps à l’exposition et je suis
retournée voir plusieurs fois les pièces présentées.
Je ne peux que vous inciter à vous rendre à Anvers
et aller découvrir cette exposition qui est fabuleuse.
Vous pourrez mieux comprendre le langage des plumes
et vous rendre compte que les volatiles ne sont plus tués désormais.
Si je ne devais retenir qu'une pièce ma préférée (entre autres) est cette robe en plumes de poules aspect déchiqueté, d'un créateur Belge qui habille d'ailleurs Nicole Kidman et d'autre stars.
Pour un week-end, par le Thalys, Anvers n’est qu’à 1
h 45 de train et le MoMu, avec l’exposition « Birds of Paradise », est
vraiment un endroit incroyable à découvrir.
Celui-ci est situé :
Rue Nationale 28
2000 ANVERS (Belgique)
Le lien vers le site internet
Une exposition qui a débuté le 20 mars et qui se
tiendra jusqu’au 24 août 2014
Les tarifs sont tout à fait raisonnables et l’accès
au Musée est simple et bien desservi.
Le MoMu ou l’histoire de la mode
Un livre « Birds of Paradise » est vendu
au prix de 45 euros
« Tout comme l’exposition « Birds of
Paradise », Panaché de plumes met à l’honneur l’utilisation élégante et
raffinée des plumes dans la mode. Par leur beauté, leur fragilité, leur valeur
et leur souplesse, les plumes ont revêtu des diverses connotations au fil de
l’histoire et ont été intégrées à la mode pour différentes raisons, aussi bien
dans les accessoires que sur les silhouettes. Finesse, luxe, liberté,
modernisme, féminité, légèreté, mais aussi innocence perdue et romantisme
sombre : tels sont les aspects abordés par les différentes sections de
l’exposition.
Si, par le passé, l’engouement pour les plumes
s’expliquait par leur côté précieux et raffiné, les créateurs contemporains les
apprécient aujourd’hui pour leur souplesse, traduisant selon eux la liberté
d’esprit. La perfection du plumage ou encore la maîtrise absolue d’un oiseau en
plein vol sont d’autres sources d’inspirations pour les stylistes, mais aussi
pour les photographes et les artistes.
En outre, le métier de plumassier, qui existe depuis
des siècles, sera élaboré avec la collaboration de la maison parisienne
Lemarié, l’un des derniers ateliers artisanaux spécialisés dans ce domaine. Depuis
1880, cette maison se consacre au travail des plumes, essentiellement pour la
haute couture française. »*
Je reviendrai bientôt dans un autre billet vous
parler des endroits à voir, où manger, où vous loger à Anvers ainsi que les bons plans pour cette ville
magique et envoûtante.
Teaser BIRDS OF PARADISE Plumes & Feathers in Fashion at MoMu from MoMu Fashion Museum Antwerp on Vimeo.
Un grand merci à Pascale, à la ville d’Anvers, à la
Région des Flandres au Musée MoMu pour l’invitation et la découverte.
Crédit photos, vidéo et texte : *MoMu – Autres PL et
Dame Skarlette
Possibilité de me suivre également sur Facebook, Twitter, Pinterest, google + et Instagram
si le coeur vous en dit
si le coeur vous en dit
Mais que c'est beau !!!!!! Merci de nous faire partager ces merveilles, je suis complètement subjuguée et je partage sur G+ et Fb pour en faire profiter le plus de monde possible
RépondreSupprimermerci magnifique
RépondreSupprimer